Guinée (Développement durable et inclusif) – « L'Éducation joue un rôle primordial dans la conception nationale » (Kaba Abdoul Gadiri, DG CEDUST)

Guinée (Développement durable et inclusif) – « L'Éducation joue un rôle primordial dans la conception nationale » (Kaba Abdoul Gadiri, DG CEDUST)
Kaba Abdoul Gadiri, directeur général du CEDUST. ( ph : dr)

Tous les pays en développement, notamment africains au sud du Sahara accentuent la formation des jeunes pour répondre aux exigences de la compétition internationale et assumer une éventuelle croissance économique. La Guinée n’échappe pas à ce postulat. Les autorités actuelles, à travers le ministère de l’Enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l’innovation (Mesrsi), par le biais du Cedust (Centre d’étude et de documentation universitaire scientifique et technique), multiplie les initiatives de coopération pour le renforcement des capacités des jeunes étudiants. Kaba Abdoul Gadiri, directeur général de cette institution, de passage en Europe, jette un regard sur les efforts des autorités de son pays pour le relèvement qualitatif du niveau des apprenants.

 

Bonjour M. Kaba Abdoul Gadiri. Quels sont les mission et objectifs assignés au Cedust (Centre d’étude et de documentation universitaire scientifique et technique)?

Merci de l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer. Avant de répondre à cette question, permettez-moi de remercier les partenaires, notamment, le Groupe l’Harmattan, auquel s’ajoutent tous les autres, et qui ont bien voulu m’inviter à des séances de travail dans le cadre de ma mission à Paris (France). Pour répondre à votre question, il faut rappeler que Cedust est l’un des plus grands et plus anciens Centres de documentations et d’information (Ccdi) de la Guinée, à avoir résisté au temps. Il a été créé en 1980 dans le but d’appuyer le système d’enseignement supérieur et de recherche scientifique guinéen.

Sa mission principale est d’offrir des services et ressources documentaires de qualité aux utilisateurs, notamment, les enseignants, enseignants-chercheurs et chercheurs, étudiants et autres, comme soutien au système d’enseignement et de recherche, à travers l'étude, la collecte, le traitement, le stockage et la diffusion de l'information universitaire, scientifique et technique, ainsi que toute autre documentation actualisée ou mise à jour.

 

La Guinée vit en ce moment une transition politique. Selon vous, quelle place occupe l'éducation, du moins l'enseignement supérieur et la recherche scientifique dans la perspective du développement durable ?

L'éducation en général, l'enseignement supérieur et la recherche scientifique, en particulier, occupe une place primordiale dans le développement durable et inclusif de la Guinée. Savez-vous que l’éducation est la colonne vertébrale et la base de tout développement, et ceci est étayé par les études menées çà et là ? Beaucoup d’auteurs ont travaillé sur la question. Je citerai simplement, à titre d’illustration, deux prix Nobel d’économie, notamment, T. W. Schultz, qui a montré qu’investir dans l’éducation favorise la croissance, et Gary Becker, le fondateur de la théorie du capital humain. Pour revenir à votre question, à proprement parler, il faut noter que les nouvelles autorités de la transition, à travers Mme la ministre, la docteure Diaka Sidibé, ont mis les bouchées doubles à travers des réformes profondes et la mise en place de programmes ambitieux. Il faut citer, entre autres, l’élaboration de la Politique nationale de la recherche et de l’innovation (Pnri), la création de Revues scientifiques à dimension internationale, la réforme des programmes de formations, l’amélioration du pilotage et de la gouvernance, l’accroissement de la capacité d’accueil dans le système universitaire, le statut de l’étudiant-entrepreneur, les pôles de valorisation de l’innovation et de l’entreprenariat, les stages et alternance, le programmes de formation des formateurs 5000 masters et 1000 PhD, l’harmonisation, la traçabilité des diplômes guinéens, etc. Tout ceci concourt efficacement à améliorer le niveau de l’enseignement, mais aussi à qualifier la recherche scientifique en Guinée.

 

Quel est l’apport de votre Centre aux exigences de la qualité de la formation des élites guinéennes de demain ?

En termes d’apport, Cedust se positionne aujourd’hui comme une alternative crédible pour répondre aux exigences de qualité de la formation à travers l’appui au système d’enseignement et de recherche scientifique par la mise à disposition de ressources documentaires de qualité. Ceci se matérialise par une série de conventions de coopération signées avec les responsables de certaines Institutions d’enseignement supérieur (Ies), mais aussi les Institutions de recherche scientifique (Irs) et le Centre de documentation et d’information (Cdi), afin de déployer dans ces Institutions, notre bibliothèque numérique contenant plus de 250 millions de documents, toutes disciplines confondues.

 

Vous êtes présentement à Paris dans le cadre d’une mission au compte de votre Centre, à quoi répond cette mission et quels en sont les résultats attendus ?

Ma mission à Paris, répond au besoin impérieux de promouvoir le Cedust sur la scène internationale afin de lui redonner sa notoriété d’antan, à travers des rencontres de haut niveau et la signature de conventions de coopération. Au terme de cette mission de la plus haute importance, les résultats suivants sont attendus : des partenariats féconds avec l’univers du livre et de la documentation, noués ; des rencontres professionnelles de partage d’expériences effectuées ; la coopération Cedust-Editions L’Harmattan renforcée et des actions de prospection avec d'autres éditeurs et professionnels du monde du livre, dans le cadre de la coopération scientifique menées ; des opportunités de financement étranger en faveur du Cedust identifiées et des partenaires pour le renforcement des capacités au profit du personnel trouvés ; des avis pertinents sur la mise en place et le fonctionnement d’un fonds documentaire recueillis.

Je rassure que nous allons continuer à nous battre pour porter haut les images du Cedust, par la réalisation des objectifs de performance assignés dans le cadre de la nouvelle gouvernance implémentée par le Cnrd depuis le 05 septembre. Je remercie Mme la ministre de l’Enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l’innovation, la Dre Diaka Sidibé, pour son leadership, son dynamisme et son engagement en faveur du relèvement du niveau de l’enseignement supérieur guinéen, mais aussi et surtout, de la recherche scientifique et de l’innovation, dans le cadre de la gouvernance vertueuse du new public management.

Merci M. le directeur général.

C’est à moi de vous remercier.

 

Interview réalisée par Enaf,

Envoyé spécial à Paris (France)