CI-Evènements électoraux-Kouame Bezeme (sénateur Rhdp) : «Le procureur doit faire toute la lumière sur ces violences»
Ex-dignitaire du Pdci, Parti démocratique de Côte d’Ivoire, Kouame Benzeme, sénateur du Rhdp, Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, et adjoint au maire d’Abobo (nord de la capitale économique ivoirienne), parle de la crise liée à la présidentielle d’octobre 2020, et demande au procureur de la République d’en « faire toute la lumière ». Aussi souligne-t-il, les actions du Premier ministre Hamed Bakayoko, à qui un hommage sera rendu, samedi 5 décembre 2020, dans sa commune.
Après les élections, il est question de passer à une autre étape de la vie en Côte d’Ivoire. Qu’est-ce aujourd’hui, l’essentiel pour vous, pour le pouvoir ?
Pour moi, après les élections, le compteur doit être à zéro, on doit se remettre au travail afin que le président puisse réaliser ce qu’il a prévu pendant la campagne électorale. C’est le meilleur des choses pour unir les Ivoiriens.
Avant, pendant et après les élections, il y a eu des violences en Côte d’Ivoire. Avec tous ces évènements, comment réussir à réunir l’opposition et le pouvoir ? Quel est la démarche à mener pour que les Ivoiriens se retrouvent comme vous le souhaitez ?
Le président a tendu la main à son grand frère, le président Henri Konan Bédié, au Golf hôtel, un acte que je qualifie d’héroïque et d’historique. On ne peut pas poser une action plus que cela. Il faut que l’opposition reconnaisse ses actes et que justice soit faite. J’ai vu quand on a assassiné les femmes à Abobo. On a trop souffert, c’est pour ça que Dieu nous a envoyé un messager, Hamed Bakayoko.
Chaque partie essaie de se protéger. Quand nous prenons le cas du Burkina-Faso, ce que l’opposition a demandé a été fait, en Côte d’Ivoire, l’audit demandé n’a été fait, n’est-ce pas aussi une des raisons ayant favorisé ces violences ?
L’opposition était à la Cei (Commission électorale indépendante, ndlr), et là-bas, il a été dit qu’on fera une élection prévue par la loi. Je pense qu’elle devait poser ses réserves avant la date d’échéance. Elle pouvait ne pas y aller. Mais aller aux élections et poser ces actes, c’est être assassin.
Après le mot d’ordre lancé par l’opposition, il y a eu des meurtres, et des enquêtes sont ouvertes pour identifier les coupables. Selon vous, comment doivent-elles se dérouler ?
Il faut déjà que le procureur fasse toute la lumière sur ces violences qui ont eu lieu, qu’il identifie clairement les coupables et montre à la Nation ivoirienne ce qui s’est réellement passé, si les coupables sont de gauche ou de droite. Il faut qu’il ait le courage de nous donner exactement les noms des personnes qui ont donné les ordres et que ces gens soient punis par la loi.
Pourquoi, selon vous Hamed Bakayoko pourrait être un envoyé de Dieu ?
Abobo était défiguré, j’ai été le point central pour pourvoir donner des renseignements aux gens qui étaient au Golf, j’ai été voir le massacre des décapitations des femmes pendant la marche. J’ai fait une chose très grave en donnant ce CD à KKB (Kouadio Konan Bertin, candidat malheureux à la présidentielle du 31 octobre dernier, ndlr) pour remettre à Brou Aka Pascal, il l’a remis à Guikahué (Secrétaire exécutif du Pdci, Parti démocratique de Côte d’Ivoire, ndlr) pour qu’on puisse publier sur la chaine TCI (Télé Côte d’Ivoire, ndlr). Je vous le dis parce que je l’ai fait pour défendre la Côte d’Ivoire. J’avais décidé de ne plus faire la politique, car je ne voulais plus batailler pour des personnes qui ne sont pas reconnaissantes. Mais j’étais chez moi et on m’appelle pour me dire de venir avec des gens pour un poste, parce qu’Hamed Bakayoko l’a demandé. Je connais Hamed depuis de nombreuses années, il faisait partie de ma famille et j’ai trouvé en lui Houphouët-Boigny. Dans toute la Côte d’Ivoire, il aime partager le peu qu’il reçoit.
Vous voyez en Hamed Bakayoko un véritable produit, une renaissance de l’houphouétisme ?
Effectivement, aujourd’hui grâce à lui, l’opposition marche. Il a dit qu’il est fils de pauvre, il vendait des pièces à la casse automobile d’Abobo, où il mangeait de l’attiéké avec les gens de là-bas. Il a dit qu’il connait la souffrance des gens, c’est pourquoi il ne pourra jamais faire du mal à une mouche. C’est ce genre de personne que je préfère fréquenter.
Le 5 décembre, vous rendez hommage à Hamed Bakayoko à Abobo. Quel sera le contenu de cet hommage ?
Je rends hommage à Hamed (Bakayoko), pour tout ce qu’il a fait pour moi, parce qu’il m’appelé à ses côtés. Il y a des personnes qui le connaissent qui seront aussi-là, pour dire ce qu’il a fait dans leur vie. Hamed a un système qui me plait bien, un bon jour, il se lève et dit je veux faire des heureux, il choisit quelqu’un dans la foule et il lui offre le bonheur. Une précision importante, cette Journée d'hommage est parrainée par le ministre Kobenan Adjoumani, de l'Agriculture et du développement rural, qui sera en compagnie d'autres membres du gouvernement et de nombreux invités. Plusieurs témoignages sont attendus, le 5 décembre prochain, à la marie d'Abobo, en l'honneur d'Hamed Bakayoko.
Un message à la Côte d’Ivoire entière ?
Je voudrais dire aux Ivoiriens de croire en Dieu, car la terre de la Côte d’Ivoire est une terre bénie, Jean-Paul II (ex-Pape, ndlr) l’a dit. C’est en cela que le Père-fondateur a construit une grande Basilique (elle est à Yamoussoukro, capitale politique et administrative ivoirienne) où les occidentaux viennent faire des pèlerinages. Pourquoi pas nous ? Faisons des tours à cet endroit très souvent.
Par R.O