Côte d’Ivoire (Environnement) / « En Côte d’Ivoire, la pollution est sévèrement punie » (Le Pr. Yapo Ossey, directeur CIAPOL)

• « C’est de 1 à 6 ans de prison et d'1 million à 100 milliards de F d'amendes pour le pollueur »

Côte d’Ivoire (Environnement) / « En Côte d’Ivoire, la pollution est sévèrement punie » (Le Pr. Yapo Ossey, directeur CIAPOL)
Le Pr. Bernard Yapo Ossey, directeur du CIAPOL. (ph : dr)

Dans un entretien accordé récemment au Cicg (Centre d'information et de communication gouvernementale), le directeur du Ciapol (Centre ivoirien antipollution), le Pr. Bernard Yapo Ossey, notifie les dispositions prises par l'Etat pour lutter contre la pollution et les actes de pollution, sensibilise les populations et met en garde les auteurs d'actes de pollution.

 

Quels sont les actes de pollution de l'environnement les plus courants en Côte d'Ivoire ?

Il y a plusieurs actes de pollution. Mais les plus récurrents en Côte d'Ivoire sont la pollution des eaux, dont les sources sont diversifiées, la pollution de l'air et la pollution plastique, qui est l'une de nos préoccupations aujourd'hui. Ces trois types de pollution sont très importants.

La pollution de l'air n’est certes pas visible, mais on la sent au travers de ses conséquences, qui sont très nombreuses, notamment les différentes infections respiratoires dont souffrent les populations.

Donc pour me résumer, il y a la pollution des eaux, il y a la pollution de l'air et il y a la pollution plastique. Je précise qu’une pollution est une infraction.

 

Que dit la loi ivoirienne à ce propos et que risquent les contrevenants ?

Comme toutes les lois universelles, la loi ivoirienne interdit tout acte de pollution. Dans le Code de l'environnement, qui est notre boussole environnementale, il est bien écrit que la pollution est interdite. Il faut que les Ivoiriens le sachent. La loi sanctionne tout acte de pollution.

La loi numéro 2023-900 du 23 novembre 2023, portant Code de l’environnement, vous donne les orientations en matière de protection de l'environnement. Et la question de la pollution est inscrite dans ce Code.

Les sanctions sont inscrites dans la section 2 du Titre V, qui contient 31 articles allant de l'article 226 à l'article 256. Cette section présente tous les éléments punitifs et les sanctions afférentes à la pollution de l’environnement.

Je prends, par exemple, le cas des personnes qui s'amusent à brûler des pneus à l'air libre. Quand vous brûlez un pneu à l'air libre, la fumée se dégage. D'une part, cette fumée va polluer l'air. Et d'autre part, cela n’est même pas esthétique, parce que c'est laid pour l'environnement. Donc vous voyez, ces actes sont répréhensibles et sont punis par la loi.

Souvenez-vous du Probo Koala. Il y a eu un dédommagement à la Côte d’Ivoire. Cela veut dire que la pollution est lourdement réprimandée. Elle est sévèrement punie. Il y a le décret pollueur – payeur qui stipule que c’est celui qui pollue qui paie.

Pour récapituler, il y a des amendes, qui vont de 1 à 10 millions de FCfa, de 10 à 50 millions, de 50 à 100 millions, de 1 à 100 milliards, et des peines d'emprisonnement qui vont de 1 à 6 ans. Ces amendes et peines sont prononcées en fonction de la teneur de la pollution.

Les Ivoiriens sont donc invités à ne pas polluer leur environnement.

 

Qui peut-on contacter en cas de pollution et comment dénoncer ces actes ?

Le premier gendarme de la pollution en Côte d'Ivoire, c'est le ministère de l'Environnement, du développement durable et de la transition écologique. L'autre gendarme est le Ciapol (Centre ivoirien anti-pollution).

Mais la pollution a plusieurs facettes. Il y a un aspect qui peut être géré en termes d'hygiène et de santé. Donc, il faut contacter le ministère en charge de la Salubrité également. On peut, en outre, contacter le ministère des Transports à travers la Ggamp (Direction général des Affaires maritimes et portuaires de Côte d'Ivoire).

Dans toutes ces facettes, toutes les administrations peuvent être contactées pour les questions de pollution. Mais pour la résolution, il faut contacter le Ciapol, qui en fait son cheval de bataille.

 

Comment les jeunes peuvent-ils contribuer à lutter contre la pollution plastique pendant les vacances ?

Je tiens à lancer un appel particulier aux jeunes. L'avenir appartient à la jeunesse. Tout ce que nous faisons ici, c'est pour les générations futures. Et quand on parle des générations futures, ce sont déjà celles qui sont présentes. Ce sont les jeunes qui doivent veiller sur leur environnement, parce que c'est pour eux qu'on lutte contre la pollution.

Il n'est pas bienséant pour des jeunes d'entretenir la pollution. Et le message que j'ai à leur passer, c'est d'être les gendarmes de lutte contre la pollution. Ils doivent poser des actions en faveur de la lutte contre l’insalubrité.

Pendant ces vacances, je les encourage à entreprendre des activités qui puissent leur permettre d'embellir leur environnement, parce qu'on ne peut pas vivre dans un environnement malsain et bien se porter.

Donc, la résolution des questions environnementales de pollution incombe largement à la jeunesse. C'est à elle de faire pression et d’empêcher que la pollution s'installe. Notre jeunesse doit prendre ses responsabilités pour protéger son environnement.

Pour conclure, il relève que tout le monde peut contacter le Ciapol par un appel téléphonique ou bien faire un message sur sa page Facebook pour y déposer votre plainte. Elle sera prise en compte, et ces questions seront instruites. Il est également possible de contacter le ministère en charge de l’Environnement.

Source : Cicg