Côte d’Ivoire (Assemblées annuelles 2025) / Akinwumi Adesina (président sortant BAD) : « L'Afrique ne doit plus quémander…»

Côte d’Ivoire (Assemblées annuelles 2025) / Akinwumi Adesina (président sortant BAD) : « L'Afrique ne doit plus quémander…»
Akinwumi Adesina, président sortant de la Bad (Banque africaine de développement) (ph : dr)
Côte d’Ivoire (Assemblées annuelles 2025) / Akinwumi Adesina (président sortant BAD) : « L'Afrique ne doit plus quémander…»
Côte d’Ivoire (Assemblées annuelles 2025) / Akinwumi Adesina (président sortant BAD) : « L'Afrique ne doit plus quémander…»

Le président sortant de la Bad (Banque africaine de développement), « laisse une institution solide, unie, et résolument tournée vers l’avenir », comme signifié, lundi 26 mai 2025, à Abidjan-Cocody, lors du petit-déjeuner de bienvenue aux médias, ouvrant les Assemblées annuelles.

Le Nigérian Akinwumi Adesina, très à l’aise, établit, chiffres à l’appui, le bilan de sa gouvernance depuis sa prise de fonction en 2015. Après 2 mandants, il part « heureux, satisfait », pour avoir permis à la Bad, de faire un bond qualitatif, dans son secteur d’activités sur le continent, et d’avoir été plus proche de l’homme : « Aujourd'hui, nous sommes devenus une banque centrée sur l’humain. Nous sommes la Banque des solutions pour le développement de l'Afrique.».

« En 2015, nous avons lancé les ‘’High 5’’, les 5 priorités stratégiques de la Banque : éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie, nourrir l'Afrique, industrialiser l'Afrique, intégrer l'Afrique et améliorer la qualité de vie des populations en Afrique. Ils représentaient les voiles de notre navire », rappelle-t-il aux médias.

 

BREF RÉCAPITULATIF…

Il en fait, pour plus d’assurance, « un bref récapitulatif du chemin parcouru, qui ont eu un impact sur la vie de plus de 565 millions de personnes en Afrique : 128 millions de personnes ont désormais accès à des services de santé améliorés ; 121 millions de personnes ont désormais accès à des transports améliorés ; 104 millions de personnes bénéficient désormais d’une sécurité alimentaire ; 63 millions de personnes ont désormais accès à l’eau potable ; 34 millions de personnes ont désormais accès à des services d'assainissement améliorés ; 28 millions de personnes ont désormais accès à l'électricité ». « Et grâce au Sommet africain de l'énergie-Mission 300, n’omet-il pas, une initiative lancée à Dar es Salam par le Groupe de la Bad, le Groupe de la Banque mondiale et d'autres partenaires, 300 millions d'Africains supplémentaires auront accès à l'électricité d'ici à 2030 ».

Pour M. Adesina, « ce ne sont pas seulement des chiffres. Ils représentent l’avenir. Ils représentent des espoirs qui se réalisent. Lors de mon voyage au Lesotho, il y a deux mois, je me suis rendu à l'école primaire de Sekete, où j'ai pu voir et ressentir les effets de notre travail sur la vie et les perspectives éducatives des enfants. Grâce au Projet d'approvisionnement en eau et d'assainissement dans le Sud du Lesotho, les enfants ont désormais accès à des services d'assainissement, comme 30 000 personnes dans le district scolaire…».

Il ouvre ainsi la 60e édition des Assemblées annuelles avec assurance, fier du travail abattu, en 10 ans de ‘’règne partagé’’, favorisant la rédaction d’une nouvelle histoire bancaire résolument orientée ‘’dynamisme, bel avenir par un service davantage amélioré sur le continent et pour les Africains’’.

Pour lui, « l'Afrique ne doit plus quémander, mais valoriser, conserver et faire fructifier son propre capital. Elle doit pouvoir construire et contrôler son histoire, son développement »

 

CROISSANCE ET INNOVATIONS FINANCIÈRES

En 10 ans, la banque été à la tâche pour des mutations majeures : le capital de la Bad passe de 93 à 318 milliards de dollars, soit une progression de 242% ; le Fonds africain de développement enregistre sa plus importante reconstitution avec 8,9 milliards de dollars.

Ce sont également des innovations financières de haut vol : titrisations synthétiques, instruments hybrides de capital (des initiatives inédites…). Adesina quitte la présidence de la Bad convaincu de laisser une institution « classée meilleure banque multilatérale de développement au monde ».

L’espoir en l’avenir est grand, quand il lève le voile sur le contenu de la nouvelle stratégie décennale 2024-2033, issue d'une vaste consultation incluant les 81 États membres, la société civile et le secteur privé.

Il est d’autant plus rassuré, que les ‘’High 5’’, devenus « le socle transformationnel », du fondement de l’activité de la banque, continueront d’inspirer les dirigeants.

A Abidjan, du 26 au 30 mai 2025, 5 000 délégués de 91 pays, cogiteront sur le thème central ‘’Optimiser le capital de l'Afrique pour le développement de l'Afrique’’…

Akinwumi Adesina cède officiellement son fauteuil le 1er septembre prochain, date à laquelle débute le mandat de son successeur, qui sera élu le 29 mai 2025, aux Assemblées annuelles 2025 dont l’ouverture solennelle a lieu ce 27 mai à Abidjan, capitale économique ivoirienne.

5 candidats sont en lice : le Zambien, le Dr. Samuel Munzele Maimbo, économiste et ancien cadre dirigeant de la Banque mondiale ; le Sénégalais Amadou Hott, ancien ministre de l’Économie, du plan et de la coopération ; le Mauritanien Sidi Ould Tah, ancien ministre des Affaires économiques et du développement ; le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, ancien ministre des Finances, et la Sud-africaine Bajabulile Swazi Tshabalala, actuelle vice-présidente de la Bad.

‘’Le deuxième Plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 : une opportunité de valorisation et de financement du capital de l'Afrique’’, telle est, par ailleurs, la thématique majeure des assises ouvertes, hier, après-midi par la ministre ivoirienne de l’Economie, du plan et du développement, Nialé Kaba, au nom de la Côte d’Ivoire, pays hôte de ces Assemblées annuelles. « Un évènement, qui s’inscrit, notifie-t-elle, dans la continuité de l’atelier de Haut niveau sur l’Agenda 2063, des 24 et 25 janvier 2019, visant à renforcer l’appropriation de l’Agenda 2063 en vue de susciter l’engagement de tous, au cours de cette décennie de l’accélération.».

 Riche Ouattara