Côte d’Ivoire-Retour de Gbagbo : atterrissage en douceur ou risqué ?
Annoncé plus d'une fois par ses partisans et reporté, le retour de Laurent Gbagbo, l’ex-pénitencier de la Haye, n'est plus du domaine de l'imaginaire. Il sera parmi les siens à la mi-mars. Ainsi a été livrée l'information, par Assoa Adou, secrétaire général du Fpi, Front populaire ivoirien, au cours d'une conférence de presse qui s'est tenue, mercredi 24 février dernier, dans les locaux de à Abidjan-Cocody.
L'information a été saluée par un tonnerre d'applaudissements, de chants et de danse. Tant l'événement prévu pour les journalistes a été étendu aux militants, ce qui a permis de faire salle comble. Des militants visiblement heureux d'entendre ce qu'ils rêvaient depuis lors. Mais avant, un comité d'accueil de l'ex-Président a été mis en place pour préparer l'événement.
Cette option de Gbagbo achève d'interpeller le pouvoir sur sa lenteur, liée à ce dossier de retour. Pour rappel, Laurent avait diligenté Assoa Adou de se rapprocher des maîtres des lieux d'Abidjan à l'effet de leur demander de prendre les dispositions pour son retour au bercail. Lassé par une attente de plus de deux mois sans réponse, il fallait s'attendre à la réaction du « Woudy de Mama », « le combattant intrépide qui ne se laisse jamais compter ».
La balle est maintenant dans le camp du pouvoir. Selon les institutions de la Cpi, Cour pénale internationale, M. Gbagbo ne devrait pas se déplacer sans leur avis, et encore moins, sans l'accord du pays qui l'accueille, même si c'est le sien.
Le Président Alassane Ouattara est-il alors prêt à recevoir « son frère » Gbagbo, comme il aime à le dire ? Un homme dont la capacité de mobilisation, ajoutée à son aura, « peut changer toute la donne politique à tout moment ». Atterrissage en douceur au nom de la paix, ou atterrissage risqué?
Maurice Loué Blanc