CI-Mugefci: « Mutualistes, que votre choix ne soit pas source de souffrance ! » (P. Attaby, GRS)
« Éducation nationale : regardons les 1ers résultats du changement »
Président du Grs, Groupe renouveau social, et ancien porte-parole de la Cosefci, Coalition ivoirienne du secteur éducation-formation, Pacôme Attaby, candidat à la présidentielle de la Mugefci, Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’État de Côte d’Ivoire, exhorte ses « camarades mutualistes », à « faire le choix qui sauvera leur structure commune », lors de l’élection des futurs dirigeants.
Pacôme Attaby a-t-il de solides raisons de se porter candidat à la présidence de la Mugefci ?
Evidemment, sinon je ne me porterais pas candidat à la présidence. La Mugecfi étant une mutuelle sociale, elle est régie par les dispositions règlementaires de l’Uémoa (Union économique et monétaire ouest-africaine, ndlr) notamment le n°007/2009/CM/Uémoa, le règlement d’exécution 002/2011 et enfin le règlement 003/2011. La gestion administrative seine exige le respect de ces dispositions en plus des textes fondateurs de la Mugefci. Nous sommes habitués au respect des textes de toutes les organisations que nous dirigeons déjà. Respecter la réglementation en vigueur est un principe sacro-saint. Nous avons l’expérience de la bonne gouvernance. Au plan de la gestion technique, nous faisons tous, le constat amer que les prestations sont très mal assurées du fait de la vénalité des dirigeants actuels de notre mutuelle. Nous avons les capacités morales de relever le défi du confort de soins perdu, pour le bonheur des mutualistes et nous sommes assurés des moyens techniques de le faire, enfin nous avons une équipe compétente pour gérer la Mugefci.
L’équipe sortante ne mérite-t-elle pas de continuer sa gestion ? Lui reprochez-vous des insuffisances à quels niveaux exactement ?
L’équipe sortante ne peut plus continuer à faire souffrir les fonctionnaires et agents de l’Etat, mutualistes, alors qu’elle-même baigne dans le luxe déconcertant nourri par la surfacturation dans les investissements devenus leur friandise. Cette équipe a escroqué les mutualistes par la carte dite intelligente qui est en réalité, bien que portant la noble ambition de digitaliser la Mugefci, a été très mal articulée. Et dévoyée encore par vénalité.
Que propose le candidat Attaby, d’inédit pour optimiser ou révolutionner les prestations en faveur des membres ?
La campagne n’est pas encore ouverte. Nous ne déballerons pas notre programme, nous le ferons le moment opportun. Cependant pour les grands axes : vous devez savoir que quand nous serons aux affaires, la Mugefci fonctionnera désormais 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Nous relèverons l’accès aux soins, qui est parti de 87% sous l’ancien mandat, à 36% actuellement en tout état de cause, il faut accorder la priorité non pas à l’investissement, mais plutôt à l’accès aux soins. Je pense que l’accès au soin des mutualistes est le principal objet, d’une mutuelle sociale. Les investissements ne constituent que l’objet accessoire d’une mutuelle, il ne faut donc pas inverser les choses. Alors que c’est le cas actuellement par conséquent, quand nous serons nous aux affaires, nous allons rétablir l’ordre en accordant l’accès au soin.
Pourquoi souhaitez-vous également que l’État organise ces élections ?
Nous le souhaitons parce que c’est d’ailleurs nous, Groupe Renouveau Social (Grs), qui avons pris l’initiative de demander à l’État de se charger du processus électoral de la Mugefci pour le renouvellement des organes. Aujourd’hui, la dernière assemblée générale du 29 juin 2021, est allée dans ce sens et nous nous en réjouissons. En réalité, le conseil d’administration s’est mis ouvertement en campagne pour sa candidate, il a donc perdu, légitimement, la crédibilité de sa transparence.
Qu'est-ce qui convaincrait les fonctionnaires à porter leur choix sur votre liste ? Avez-vous véritablement des chances de gagner cette élection ? Pourquoi êtes-vous différent des autres candidats, Pacôme Attaby ?
Effectivement, nous avons des chances de gagner, oui. En effet, les mutualistes doivent voter pour nous, parce que la candidate du conseil d’administration sortant et celui du comité de contrôle sont tous deux comptables, du mauvais bilan du mandat qui arrive à son terme. Sur les 4 ans d’exercice, le comité de contrôle a accordé son satisfecit à la gestion administrative, technique et financière de l’équipe actuelle. Comment ce comité de contrôle s’en dédouanerait-il ? Ne serait-ce pas là de la démagogie ? Voilà pourquoi, nous disons que le candidat issu de ce comité de contrôle n’a pas d’argument, susceptible de convaincre les mutualistes. En dehors de ces deux candidats, nous en connaissons qui ont fait la preuve de leur légèreté morale à conduire les intérêts de la masse. Ils peuvent tenter de blanchir leur image, mais leurs actes de corruption demeurent indélébiles dans la conscience populaire. Leurs partisans, pour les besoins de la cause, peuvent passer une nouvelle couche de verni à leur moralité, mais cela ne résistera pas à la légitimité des travailleurs. En clair, les fonctionnaires et agents de l’Etat doivent voter pour nous, parce qu’ils savent que nous avons fait suffisamment preuve de notre attachement à leurs intérêts contre vents et marées. Nous avons de réelles chances de gagner, parce que nous sommes bien organisés et déterminés.
N’est-ce pas essentiel pour le bonheur des fonctionnaires et agents de l’État d’aller à un consensus ou à une alliance lors de ce processus électoral ?
Bien sûr qu’il faut aller à des alliances. Mais il faut confier le volant de cette alliance à quelqu’un qui fait la preuve de son intégrité morale. Voilà ce que nous en pensons.
Quel est votre avis sur les premiers résultats des examens scolaires 2020-2021 ? Croyez-vous qu’un nouveau jour se lève sur le secteur éducatif ivoirien ?
Nous sommes de ceux qui ont fondé un espoir sur le changement de tête au ministère de l’Education nationale, car l’école y était vraiment mal gérée. Les premiers pas de la nouvelle direction confortent cet espoir, mais nous attendons de voir plus. C’est même dans cette dynamique que nous avons trouvé la dernière grève de certains de nos camarades, prématurée.
M. Attaby, les états généraux annoncés par la ministre Mariatou Koné, peuvent-ils apporter sérieux souffle à l’éducation nationale ?
Le plus important, ce n’est pas de faire des états généraux, mais de mettre en application les résultats qui découleront de ce diagnostic. Nous attendons tous la ministre sur ce point.
Un message aux mutualistes ?
Nous demandons aux fonctionnaires et agents de l’État d’être vigilants dans ce processus électoral. Il ne faudra pas remettre à la tête de la Mugefci, des gens de l’équipe sortante sur quelque avatar que ce soit. Il ne faudra pas non plus porter à la tête de Mugefci des gens qui ont déjà trahi leur filiale sociale dans les luttes que nous avons tous menées et qui sont récentes, et qui ont posé également des pas immoraux pendant ces luttes-là. Qu’ils votent en toute liberté et conscience, pour ne pas regretter plus tard leur vote. Enfin, nous les invitons à nous faire confiance.
Réalisation : Riche Ouattara