Burkina Faso-Entrepreneuriat : Rakiatou Zibaré, la femme du Btp qui défie les hommes !

Burkina Faso-Entrepreneuriat : Rakiatou Zibaré, la femme du Btp qui défie les hommes !
L'entrepreneure Rokiatou Zibaré veut conquérir la sous-région ouest-africaine, avec son savoir-faire.
Burkina Faso-Entrepreneuriat : Rakiatou Zibaré, la femme du Btp qui défie les hommes !

Directrice générale de l’entreprise Prosper, spécialisée dans la confection et la pose de pavés, créée en juin 2019, Rakiatou Zibaré partage, ici, son expérience avec les internautes.

 

Qu’est-ce qui vous a motivée à venir dans l’entreprenariat après vos études ?

Depuis la classe de seconde, pendant les vacances, je faisais des travaux de manœuvre dans le domaine de la construction. C’est un travail qui me plaisait. En plus, ça me dépannait financièrement. Ça me permettait de ne pas compter sur mes parents et sur d’autres personnes. Après l’université, j’ai été gérante d’une agence d’assurance. Un jour, j’ai décidé d’entreprendre.

Comme j’aimais déjà le béton, je suis reparti vers ce métier. Je me suis formée sur la fabrication des pavés. A l’issue de ma formation, j’ai décidé d'ouvrir mon entreprise. C’est ainsi que l’entreprise Prosper a vu le jour en 2019.

 Pourquoi uniquement la fabrication des pavés ?

Mon vœu, c’est de mettre en place une entreprise de construction en bâtiment. Mais je n’avais pas assez de moyens. J’ai vu que le pavage allait beaucoup m’aider, car ça fait partie du domaine du bâtiment. Mais à la longue, mon souhait, c’est de transformer mon entreprise de pavés, en entreprise de construction en Btp (Bâtiment et travaux publics).

Quelles sont les spécificités des pavés que vous fabriquez ?

Ce sont des pavés en béton. Il y a plusieurs modèles avec épaisseurs 6 et 8 centimètres. Mais pour nous, c’est du béton mélangé avec du granite, du sable et du ciment.

Qui sont en général vos clients ?

Présentement, nous sous-traitons avec les sociétés de construction. J’ai eu à sous-traiter avec Sogea Satom. Aussi par la grâce de Dieu, j’ai eu un marché le 11 décembre l’année dernière, à Tenkodogo. Egalement, il y a les particuliers. J’ai des commerciaux dans la ville qui cherchent la clientèle.

Comment se passe la collaboration avec les autres entrepreneurs dans le milieu du bâtiment et travaux publics ?

Ça se passe bien. Les gens avec qui j’ai eu à collaborer, m’admirent. Pour eux, c’est la toute première fois de voir une femme, dans le milieu qui cherche à collaborer. Un entrepreneur m’a dit la dernière fois qu’il sent que je suis une femme courageuse. Et que je frappe un peu partout, pour essayer de créer un chemin et que c’est du jamais vu.

Je cherche à amener le métier loin pourquoi pas dans la sous-région. Si présentement les moyens me le permettent, je veux aussi former les jeunes filles. Je fais partie d’une association qui forme les jeunes dans le Btp. Très bientôt, nous allons commencer à former, surtout les jeunes filles. Il n’y a pas de travail pour homme et pour femme. Il faut se donner le courage, braver et ça va aller.

Sur les réseaux sociaux, on a vu que vous avez signé des partenariats avec des promoteurs immobiliers ?

Je suis allé les voir pour qu’on puisse examiner dans quelle mesure, nous pouvons collaborer. Ils ont accepté. Comme ma vision, c’est d’avoir une société de construction, je collabore en attendant que mon agrément sorte.

Depuis 2019, l'entreprise Prosper prospère-t-elle ?

Depuis la création, c’est-à-dire 1 an et demi, j’ai déjà eu trois gros marchés plus quatre collaborations et des particuliers. Pour une jeune entreprise qui vient de commencer qui fait cet exploit, je me dis qu’il me faut un peu plus d’effort. Mais, je suis fière de ce que j’ai déjà abattu.

Quelles sont les perspectives pour l’entreprise Prosper ?

Les grands projets de l’entreprise, à Ouagadougou (capitale du Burkina Faso, ndlr), je veux ouvrir d’autres locaux et envisager la sous-région. Egalement, que l’entreprise Prosper devienne une entreprise de construction dans le domaine du Btp.

Un mot à l’endroit des femmes qui hésitent à entreprendre ?

Je dirai à toutes ces femmes d’avoir le courage. L’opportunité ne va jamais nous localiser. C’est à nous d’aller vers elle. Il faut se donner la chance. Il faut fouiller partout. La plupart des jeunes se demandent : "aujourd’hui, on va commencer à entreprendre avec quoi ?" Avec la somme que tu as, tu peux déjà entreprendre.

On commence au plus bas. L’essentiel, c’est de faire quelque chose qui te tient à cœur et à travers cette chose, tu vas t’en sortir. Quand tu commences, c’est pour aller jusqu’au bout. Mais ne jamais le faire en se disant en attendant. Quand tu commences quelque chose, donne-toi toutes les chances et il faut frapper à des portes et toujours persévérer. Je les encourage à aller de l’avant. Ne pas s’assoir et continuer à se lamenter. Il faut chercher à faire quelque chose avec ses dix doigts et prier beaucoup. Par la grâce de Dieu, tout ira.

 

Par B24