CI-Divo-Daman Jhronsix (promoteur-Djaka Festival) : « Notre priorité, la recherche du développement humain »

CI-Divo-Daman Jhronsix  (promoteur-Djaka Festival) : « Notre priorité, la recherche du développement humain »
« Djaka » signifie joie, allégresse, réjouissances et bonheur en pays Dida, Godié, Neyo, Ega, Guébié et Avikam.
CI-Divo-Daman Jhronsix  (promoteur-Djaka Festival) : « Notre priorité, la recherche du développement humain »

 

Il est comptable et financier de formation. Passionné de culture, il a engrangé des prix dont celui du meilleur promoteur culturel africain et Super prix « Yacouba Sylla » du meilleur agent de développement en 2018.

Conseiller spécial du président du Conseil régional du Lôh-Djiboua en charge de la Culture et du tourisme, le CG comme l’appellent communément les « Djakaphiles », ne rêve qu’au développement de la culture.

Commissaire général du « Djaka Festival », un évènement culturel drainant du beau monde, dans la région du Lôh-Djiboua (Ouest ivoirien), Alexandre Draman Jhronsix répond à nos questions.

 

 

Après plusieurs éditions, quel est votre bilan ?

Bonjour. Avant le bilan, permettez-moi de préciser que « Djaka Festival est une initiative dont les objectifs ne sont pas quantifiables. Pas parce que ce que nous avons fait jusque-là n'est pas capitalisable mais, pour parler du bonheur et de l'économie de communion, les chiffres n'ont pas véritablement d'importance.

 « Djaka » signifie joie, allégresse, réjouissances et bonheur en pays Dida, Godié, Neyo, Ega, Guébié et Avikam. C’est un événement artistique, culturel et touristique qui met en valeur les atouts et richesses culturelles des régions habitées par les peuples précités. « Djaka », après 9 éditions et 15 ans d’existence est devenu un festival attendu en Côte d’Ivoire. Les organisateurs ont voulu donner une fête populaire à la région et « Djaka » l’est aujourd’hui.

Aussi, le bilan que je pourrais dresser est à la fois sociologique, moral, économique mais surtout humain.  Notre objectif initial était de ramener le bonheur et la solidarité au sein de nos différentes communautés en puisant dans les valeurs incorruptibles de notre culture. Aujourd’hui nous sommes allés largement au-delà. Les « Djakaphiles » et observateurs pourront porter un jugement de valeur. Le comité « Djaka » poursuit son travail de valorisation de nos arts et culture.

 

Nous apprenons que l'édition 2020 de Djaka Festival aura lieu en décembre. Quelles sont les principales raisons de ce report de date ?

« Djaka Festival 2020 » aura effectivement lieu en décembre, précisément du 10 au 12 décembre 2020, à Divo. La principale raison de ce report est la crise sanitaire.  Il était important pour nous que nos parents soient sensibilisés aux bonnes méthodes de lutte contre la propagation de la covid-19. Nous avons, à cet effet, conduit une campagne de sensibilisation pour amplifier le message des autorités sanitaires. Au regard de l’évolution positive de la situation sanitaire, nous pensons organiser la 10e dénommée « Djaka Festival Bhobla 2020 ». Aussi, nous invitons toutes les populations à venir célébrer la paix et la culture à Divo.

 

« Djaka Festival » est-il reconnu par L'Unesco ?

« Djaka Festival » est reconnu par le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Culture, par le Burida et par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi).  Pour ce qui est de l'Unesco, « Djaka Festival » a introduit un dossier auprès de la représentation de l'Unesco en République de Côte d'Ivoire pour présenter « Djaka » dans toutes ses ambitions. Nous espérons que ce dossier séduira les organisations et institutions nationales et internationales.

 

En termes de développement, qu'est-ce « Djaka Festival » apporte au Lôh-Djiboua ?

Le développement humain est prioritairement notre objectif.  Nous avons réussi à restaurer l'identité culturelle du grand groupe Dida.  Nous sommes parvenus à susciter le déclic de la promotion de notre culture.  Nos parents sont habitués aujourd'hui à se retrouver autour de nos valeurs pour célébrer ce que nous avons de plus intime.  L'impact économique auquel les uns et les autres s'attachent lorsqu'on parle de « Djaka » n'est que le résultat de la maîtrise et de la promotion de l'économie du bonheur, du développement humain et de la sauvegarde de la paix sociale.  Tout ceci constitue pour nos régions, des acquis inestimables. Aussi faut-il ajouter qu'avec « Djaka », c'est tout un système économique basé sur l'industrie des arts, l'hôtellerie, les transports, la gastronomie qui participent de la vitalité économique.

 

Pourriez-vous nous dire les facteurs limitants auxquels vous êtes confrontés dans la gestion de votre organisation culturelle ?

J'entends par facteurs limitants l'ensemble des obstacles. A ce niveau, vous le savez bien, nous n'avons pas de véritable subvention. Nous n'avons pas encore d'autonomie financière. Alors que le simple transport des troupes artistiques lors du festival, nous coûte parfois les yeux de la tête. Nous espérons que les autorités de tutelle et collectivités locales de la région pourront réagir pour faire de ce festival, l’un des meilleurs événements culturels ivoiriens et pourquoi pas africains. Nous y croyons.

 

Que répondez-vous à ceux qui vous prêtent des ambitions politiques dans votre région ?

J'ai décidé de ne plus répondre à cette question.  Je la trouve hors propos. « Djaka » est une organisation apolitique. Les hommes qui organisent « Djaka » ne sont pas des extraterrestres. A qui veut-on faire croire qu'il est impossible d'organiser un festival et ne pas avoir d'agenda caché ? « Djaka » existe depuis 2006. Et jamais, je n'ai été candidat à une seule élection, même pas à celle de chef de village. Alors qu'on me laisse un peu avec les insinuations. Le jour, nous voudrons changer, nous le ferons publiquement.

 

Pour la réussite de l'édition 2020, certainement que vous avez un message à passer aux populations

Le message est unique : c'est celui de la mobilisation. Cette année, nous avons en projet de déconcentrer le spectacle dans les quartiers de la commune pour restituer le caractère populaire au festival.  Le quartier de Boudoukou abritera la démonstration de danse « Sapa » et « Dogblo », vendredi 11 décembre, de 16h à 19h. Nous demandons à tous les parents de Boudoukou de répondre à cette initiative.

En plus de cette innovation, nous avons décidé de faire de « Djaka 2020 », une édition d’Hommage à nos pionniers et bien sûr au groupe musical Woya.  Il y a encore beaucoup d’innovations qui feront de « Djaka 2020 » un événement inoubliable. C’est pour cette raison que je demande à tous les cadres, jeunes, femmes mais aussi aux amoureux de la culture de venir célébrer avec nous la meilleure fête de la culture de notre région. Ce sera du 10 au 12 décembre 2020 au Stade municipal de Divo, « Place Djaka ».

 

Par Eka Djama