CI-Interview/ Boris Takoué (Ecrivain): "Notre société a besoin d'une plume en érection"

CI-Interview/ Boris Takoué (Ecrivain): "Notre société a besoin d'une plume en érection"
Un des rares jeunes écrivains ivoiriens à avoir publié deux livres en 2020, Boris Anselme Takoué, répond aux questions de BSC-NEWS.

Comment décidez-vous d'écrire un manuscrit ?

Ça vient forcément par l'inspiration qui nous pousse à rendre un contenu potable à la société: pour la rectifier, l'aider à un mieux-être, en somme. Quand je ne suis pas happé par une inspiration pour écrire, je ne force pas, parce que la création est un mystère. On ne la force pas. C'est comme l'accouchement; lorsque ce n'est pas le moment, il n'y pas d'enfantement. Et puis, l'autre élément qui la régente, c'est le stimulant qui doit vous accompagner dans la finition de votre création. Tout artiste qui crée sans cela, n'est pas loin de produire un navet.

Quelle est la petite histoire de votre avant-dernier livre ?

Voulez-vous parler de la trame? En fait, "Sylvia, la fille aux yeux bleus", est un roman dans lequel je mets en avant, les valeurs et principes d'un personnage sympathique et entreprenant, issu d'une fratrie de nombreux enfants, dont la vie a été parsemée d'embûches.
Dans ce volume, j'exhorte surtout, les apprenants à s'inspirer du schéma de vie de ce personnage pour améliorer leur quotidien. Notre jeunesse, à travers ce personnage, doit savoir qu'il y a un temps pour apprendre avant de se réaliser. Car chaque chose en son temps. Je veux les inviter d'ailleurs, à s'inspirer de ce personnage, pour éviter de basculer dans les vices. En résumé, c'est un roman qui mêle passion et amour donnant ainsi, une lueur d'espoir à la jeunesse de croire en soi.

Pourquoi décidez-vous d'imprimer en France, cette fois ? Vous n'avez pas trouvé d'éditeur en Côte d'Ivoire ?

Pas du tout! Vous savez que nous sommes à l'ère du numérique et en matière de lecture, les goûts sont divers. D'aucuns préfèrent un livre en version numérique; pour d'autres, c'est la version papier qui sied. J'ai voulu donc que l'ouvrage paraisse en France, pour que les lecteurs se procurent mon livre via ces deux modes de lecture, qui regentent désormais, le monde de l'information. Étant donné que mes précédents livres n'étaient pas vendus en ligne. C'est tout.

La maison d'édition de vos deux premiers livres ?

"L'amour dans la tête " a été fait par les éditions NEB. "Miroir de la cité " par Plume habile édition. Ce sont des éditeurs ivoiriens. Et mon prochain livre sera édité en Côte d'Ivoire. En fait, j'ai le choix de me faire publier où je veux. Comme pour dire que je ne suis pas astreint.

Quand comptez-vous rendre disponible l'avant-dernier livre ?

C'est une question qu'il faudra vraiment poser à mon éditeur. Sa réponse sera meilleure. Quelques jours après sa parution, j'ai fait venir à Abidjan 40 livres commandés. J'entends passer une autre commande, mais la crise sanitaire ne favorise pas les choses. Pour l'heure, c'est disponible en France aux éditions L'Harmattan à Paris, sur leur site et en librairie.

Quelle est la thématique de votre avant-dernier livre ? Comment choisissez-vous vos thèmes ?

Mon roman "Sylvia, la fille aux yeux bleus " aborde la thématique de l'éducation amiliale, amoureuse, scolaire... Je fais le choix de mes thèmes en me penchant sur des faits de notre société que je ne veux pas laisser sous cape. Parce que, je ne veux pas être parmi ceux qui la retardent. Je l'ai dit et je le répète, le rôle d'un écrivain, ce n'est pas de décider, mais il s'agit pour lui, notamment d'alerter, décrier, informer, éduquer, proposer. Dans une société comme la nôtre, qui, malheuresement, continue sa marche dans un système de casse-gueule, il doit avoir une plume en érection.

Comment êtes-vous arrivé à l'écriture ?

Par pure passion, naturellement! Parce qu'en aval, je suis un mordu de la lecture. Et c'est la première grande étape pour devenir écrivain... Aujourd'hui, on rend ce qu'on sait au monde.

Vous semblez suivre les traces de Biton Koulibaly. Est-ce vrai ? 

Premièrement, en littérature, on ne suit pas les traces d'un écrivain, sinon on n'apporte rien de nouveau dans cette sphère et on accompagne plutôt celui-ci. Deuxièmement, on peut s'inspirer d'un écrivain, c'est-à-dire le prendre pour modèle. Donc, je préfère qu'on dise :"vous avez pour modèle..."
Auprès de Biton Koulibay, j'apprends beaucoup de choses. C'est un honneur pour moi de bénéficier de ses expériences. Ça me guide. En plus, il est humain. C'est pour une de ces valeurs que j'aime cette âme.
Par R.O