Monde : comment N’faly Kouyaté vend la culture africaine en Occident

 La kora, cet instrument « magique et mystérieux »

Monde : comment N’faly Kouyaté vend la culture africaine en Occident
N'faly Kouyaté et sa cora, une histoire qui relève du mystère. (ph : de)
Monde : comment N’faly Kouyaté vend la culture africaine en Occident

A Bruxelles où il vit, N’faly Kouyaté essaie de meubler son temps en donnant des cours de balafon en ligne. Pour ne pas rester oisif et perdre sa musique, émanation de la kora, son instrument de musique de toujours. Qui, dit-il, « a créé une sorte d’osmose entre elle et moi ». Au point que sans regarder les cordes de sa kora, avec dextérité qu’on a l’impression qu’il y a quelque chose de mystique et d’invisible que seul lui, a la capacité de connaître et de voir.

 

En pays mandingue, la kora est presque vénérée par celui qui la joue. Certains griots lui vouent un culte. C’est dire que la kora n’est pas un instrument de musique traditionnel à négliger. Elle a plus de considération, la valeur, qu’une guitare moderne. On ne s’assoie pas derrière une kora comme derrière une batterie, comme on prendrait et jouerait une guitare moderne. Tout autour de la kora, il y a des rituels que le vrai joueur, le vrai griot, est tenu de respecter avant de toucher aux cordes.

 

Tout se fait dans la discrétion ou du fond du cœur. Souvent à l’insu du public. N’faly Kouyaté, virtuose de la Kora, sait cela. Même si sa cora est électrique. Le griot et la kora communiquent. Même avec les yeux fermés, le griot ou le joueur joue avec dextérité son instrument.  Demandez aux griots, ils vous l’expliqueront, s’ils le veulent.  Sinon ils considèrent que c’est top secret ! Mais vu tout ce qui entoure la kora de mystique, on est en droit d’affirmer que cet instrument de musique traditionnel serait doté de pouvoirs surnaturels, voire mystiques.

 

Il arrive à N’faly Kouyaté de jouer sa kora les yeux fermés. Il crée des sons qui amènent souvent le public à crier de joie, à esquisser des pas de danse sans le savoir. Parce que pour lui, cette manière de jouer relèverait de quelque chose d’initiatique, de mystique, d’extraordinaire, de merveilleux, de surnaturel.  Parfois, le joueur de kora reçoit des sons en songe et vient les jouer. Voilà pourquoi le rêve, chez le griot, n’est pas gratuit.

 

C’est ce qui fait que la plupart des artistes-musiciens de kora, de N’goni et de toutes sortes d’instrument traditionnels, étaient très respectés dans l’antiquité. C’est ce son-là qui fait courir aujourd’hui les Européens. Ils sont à la recherche de ces sonorités traditionnelles qui ont la capacité de toucher l’âme. C’est ce substrat qu’ils recherchent dans les sons qu’émettent les instruments traditionnels, dont la kora en est un de valeur.

 

N’faly Kouyaté a fait un spectacle à Bruxelles, il y a quelques temps. Les spectateurs l’ont suivi avec une attention toute particulière. Parce qu’il les touchait du plus profond d’eux-mêmes. Leur âme était touchée. C’était l’extase. La musique de N’faly à ce concert a été baptisé : « Africa meet the world » (l’Afrique qui va à la rencontre du monde) !  Parfois, c’est un véritable cours d’histoire africaine que N’faly Kouyaté dispense à ses spectateurs. Il les transporte de leurs pays d’origine en Afrique. Voilà pourquoi et fort de tout ce qui précède, les artistes africains sont tenus de produire des œuvres de qualité.

 

En le faisant, ils contribuent à la promotion des valeurs culturelles de l’Afrique, et aussi, en vendant celles-ci à des prix conséquents. En donnant des spectacles de qualité en Europe, comme il l’a fait lors de son concert à Bruxelles, en Belgique, N’faly Kouyaté vend bien la culture africaine, guinéenne notamment, à l’Occident.  

 

Justin Kassy