Côte d’Ivoire : le gouvernement « s’arme » contre la corruption

Côte d’Ivoire : le gouvernement « s’arme » contre la corruption
Épiphane Zoro Bi Ballo, ministre ivoirien de la Promotion de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption. (Ph : dr)

« La corruption tue, appauvrit, encourage la tricherie, décourage le volontarisme, défaits les États… » Ce sont les mots employés, vendredi 9 juillet 2021, au lancement de la célébration de la Journée africaine de lutte contre la corruption, à Abidjan-Cocody, par la représentante de l’Ua, Union africaine, pour dépeindre la situation chaotique dans laquelle vivent les États africains, qui baignent dans la corruption.

Le gouvernement ivoirien renforce sa stratégie pour punir sévèrement tout malfaiteur à travers la mise en place dès 2013, d’un cadre juridique et institutionnel spécifique à la lutte contre la corruption, renforcé en 2020 par la création d’un pôle pénal économique et financier chargé de l’enquête, de la poursuite et de l’instruction concernant les infractions économiques et financières. En outre, en mai 2021, la mise en place d’une chambre spéciale au tribunal de première instance d’Abidjan pour juger les auteurs de ces infractions.

Cette année, la célébration de la Journée africaine de lutte contre la corruption intervient dans un contexte où la Côte d’Ivoire amorce une nouvelle phase dans la lutte contre les détournements de deniers publics, la corruption et les infractions assimilées.

Certains hauts responsables de l’administration ont fait les frais de l’audit en cours dans les entreprises ivoiriennes, allant pour certains jusqu’à l’incarcération. L’Union africaine, par la voix de sa représentante, Joséphine Charlotte Mayuma-Kala, préconise le recours à la pédagogie, à la répression sans ignorer l’avis des populations.

Célébrée le 11 Juillet de chaque année depuis 2006, cette 5ème commémoration vise à « encourager tous les acteurs à intensifier leur efforts afin de mettre fin au sentiment d’impunité et au phénomène des « intouchables » dont pourraient se prévaloir ceux qui commettent ces crimes graves », a expliqué le président de la Haute autorité de la bonne gouvernance, N’golo Coulibaly.

La Côte d’Ivoire prend part à la convention de l’Ua sur la prévention et la lutte contre la corruption, le 14 février 2012. Celle-ci étant ratifiée par 44 États, depuis sa promulgation en 2003.

Pour le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption, la Côte d’Ivoire se positionne à la 20ème place en Afrique et se classe 104ème sur 180 pays, dans le monde.

La Haute autorité pour la bonne gouvernance a donc élaboré un guide pratique de prévention pour lequel, elle entend mettre à la disposition des administrations publiques et parapubliques, un outil pratique et des orientations pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un mécanisme interne de prévention et de gestion des conflits d’intérêts. C’est pour le ministre Épiphane Zoro BI Ballo, « un renforcement de nos instruments de prévention et de lutte contre ce fléau qui constitue un obstacle majeur au progrès et à la réalisation du développement durable et des aspirations légitimes de nos populations ».

Les populations veulent voir la pratique et les résultats de cette stratégie gouvernementale…contre la corruption.

Aziz Koné