CI-Obsèques de Sidy Diallo : l'émouvant message du Comité exécutif de la Fif!

Sory Diabaté, premier vice-président de la Fif, Fédération ivoirienne de football, a lu, ce jeudi 26 novembre 2020, à Abidjan-Treichville, le message d’hommage à Augustin Sidy Diallo, ex-patron de la Fédé. Ci-après, son allocution. (Galerie ph)  

CI-Obsèques de Sidy Diallo : l'émouvant message du Comité exécutif de la Fif!
Décédé samedi 21 novembre dernier à Abidjan, capitale économique, l'ex-président de la Fif, Sidy Diallo, honoré par la grande famille du sport.
CI-Obsèques de Sidy Diallo : l'émouvant message du Comité exécutif de la Fif!
CI-Obsèques de Sidy Diallo : l'émouvant message du Comité exécutif de la Fif!
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L'hommage du Comité exécutif à Augustin Sidy Diallo

Je voudrais, au nom du Comité Exécutif de la FIF, vous exprimer notre infinie gratitude et vous dire nos sincères remerciements pour votre présence cet après-midi à nos côtés dans les jardins de la FIF.

Nous sommes ici réunis ce jour, pour rendre un dernier hommage, l’hommage de la famille du football ivoirien, l’hommage des sportifs, l’hommage des amis, des compagnons à un être cher, à une personne d’exception.

Le 09 Novembre 2020, mon frère m’informait de son test positif à la Covid-19, il m’invitait, ainsi que tous ceux qu’il avait côtoyés à faire leur test. Quant à lui, il se mettait en confinement. Nous nous parlions tous les jours pour prendre des nouvelles, l’un de l’autre. Le mercredi 18 aux environs de 17 heures 30 minutes, mon téléphone sonne. Au bout du fil, ma chérie, Madame Brigitte Diallo. Chéri, me dit-elle, ton frère me charge de te dire qu’il est entré en hospitalisation pour une meilleure prise en charge. Sa nuit a été quelque peu agitée. Mais il te demande de ne pas t’inquiéter. Comment pouvais-je m’inquiéter ? Lui, si prudent, le meilleur adepte des mesures barrières, ne pouvait souffrir des affres de cette maladie.

Le samedi 21 Novembre à 10 heures 30, je reçois un appel, celui du professeur Bana : « Mon ami, comme nous nous appelons, ton frère a passé une bonne nuit, il est stable. Il nous reste trois jours d’observation, après quoi, nous devrions le récupérer »

Rassuré, je sors faire des courses, bravant cette pluie diluvienne qui s’abat sur Abidjan. A 16 heures, un appel, puis deux, dis-nous est-ce vrai ce que nous apprenons ? Qu’entendez-vous, dis-je ? Le président Sidy – c’est vrai, il est hospitalisé, mais nous ne voulions pas donner l’information. Renseignes toi, je ne veux pas croire, me dit mon interlocuteur.

Je suis seul, dans ma chambre, je tourne sur moi-même. Je prends le téléphone et n’ose appeler le professeur Bana, je refuse de recevoir cette information. 15 minutes s’écoulent, puis sonne mon téléphone : ‘’Professeur Bana, allô ! Mon ami, les nouvelles ne sont pas bonnes, le président nous a quitté ‘’

INALILLAHI WA INA LILLAH RADJOUN : ‘’A Dieu nous appartenons, à Dieu nous retournons’’ m’écriai-je, effondré, dévasté, complètement vidé.

Mon premier réflexe, voir mon frère, j’oubliais que les circonstances du décès ne l’autorisaient pas. Alors, je fonce voir ma chérie, ô Dieu, quel drame, quelle douleur peut-on ressentir en ces moments ? Nul être n’est capable de nous l’expliquer. Seul Dieu en qui nous mettons notre foi se révèle être notre repère et nos prières notre refuge.

Mesdames, messieurs, vous pardonnerez mes hésitations, ma fébrilité au moment où je dois parler de Sidy au passé, mon grand frère qu’il avait décidé d’être depuis que nous nous sommes rencontrés.

C’est la mort qui nous a uni, c’est la mort qui nous sépare. Prési, c’est comme cela que je t’appelais, Soraï, telle était l’appellation que tu m’as donnée, avec laquelle tu m’appelais affectueusement.

Oui, c’est autour de la mort qu’a eu lieu notre premier contact, en Janvier 1999 à l’occasion du décès de mon père. Membre de la délégation des amis de Jacques Anouma, tu étais là, venu me présenter les condoléances et me soutenir. Puis, nous nous sommes retrouvés en 2002, au moment de prendre la succession de feu Dieng Ousseynou à la FIF.

Tu étais l’un des plus proches collaborateurs du président en ta qualité de vice-président chargé des équipes nationales. Moi, le secrétaire général de la FIF, je rencontrais un homme ouvert, affable, d’une attention particulière à mon égard.

Le 08 septembre 2002, au soir du premier match officiel de la génération dorée face à l’Afrique du Sud, nous nous sommes retrouvés à l’hôtel du Golf. Anxieux, nous savions que ce match nul à domicile compromettait nos chances de qualification pour la CAN 2004 en Tunisie. Tu m’as invité après le match à me joindre à toi pour la gestion des primes des joueurs et leur retour dans leurs clubs respectifs.

A la fin de cette mission, tu m’as fait savoir que tu demanderais au président Anouma de m’intégrer à la commission des sélections nationales. Cela fut fait. C’est donc ensemble que nous avons parcouru l’Afrique, le monde pour obtenir la première qualification de la Côte d’Ivoire à une phase finale de coupe du Monde. Avec toi Prési, j’ai appris à approcher les internationaux, à avoir une écoute active à leurs côtés, à leur trouver les terrains de jeux adaptés à leurs conditions, à leur assurer tout le confort nécessaire à la bonne pratique du football en sélection. Tu tenais à ce qu’ils bénéficient des mêmes conditions de travail que celles qu’ils ont dans leurs clubs professionnels.

Oui grâce à ta rigueur, à ton professionnalisme, les observateurs européens du football qualifiaient notre sélection de ‘’sélection européenne basée en Afrique’’. L’équipe nationale, elle t’était chère, très chère, mais le football tu l’as dans le sang. Depuis ton père, le patriarche Abdoulaye Diallo, membre Fondateur du Stella Club d’Adjamé, ton club de cœur, ta famille. Tu ne cessais de me dire, Soraï, c’est à la maison à Adjamé que Maman lavait les maillots du Stella Club d’Adjamé. Mon père m’amenant avec lui voir les matchs du Stella. Je suis né dans le football. Oui tu es un enfant du football.

Outre ton père, feu ton frère aîné Amadou a tant donné au Stella Club dont il a été le président. A côté de ton aîné, tu as été l’un des membres bienfaiteurs du Stella Club, l’accompagnant dans sa conquête de la coupe de la Confédération Africaine de Football en 1993. Président de club, tu n’as pas été par ce que tu ne voulais pas l’être. Tu œuvrais dans l’ombre, pour laisser toujours s’illuminer les autres, tes proches. Notamment ceux avec lesquels tu as mené la vie du football ivoirien. Cette vie que nous n’aurons le temps de conter. Mais, comme le dit la tradition Mandingue, il est un jour où la parole doit être entendue, si elle n’est pas en ce jour, la parole vous combat. C’est pourquoi, Prési, je me permettrai de rendre témoignage de certains des faits marquants de ton parcours sportif.

Membre du Bureau fédéral sous le président Dieng Ousseynou, tu t’occupais du Marketing. A la veille de la CAN au Sénégal 1992, éclate une crise au sein de la sélection Nationale, relativement aux choix du sélectionneur national. Approché par les joueurs, tu deviens le Médiateur qui facilite le rapprochement des parties. Yéo Martial est conservé comme entraîneur et toi ta présence est plus que nécessaire auprès de la Sélection Nationale. Tu abandonnes toutes tes activités pour te mettre entièrement à la disposition des éléphants. Ta méthode de gestion des sélections nationales allait naître. Visite interdite aux joueurs, pour éviter toute mauvaise influence extérieure. Les dirigeants de clubs ne pouvaient avoir accès à leurs joueurs, les téléphones coupés dans les chambres. Tu étais devenu l’intendant général, le ‘’policier’’, le repère, le confident, le grand-frère, le papa. Tu as accepté tous les sobriquets, tu as géré avec ‘’Maestria’’ toutes les incompréhensions, tu as réussi à créer la famille Sénégal 92. Au prix de sacrifice, tes jeunes frères t’ont écouté et, avec feu le Président Dieng Ousseynou, vous avez donné à la Côte d’Ivoire, au Président Félix Houphouët Boigny, le premier trophée de champion d’Afrique le 26 Janvier 1992. A tes côtés, Gadji Céli, Alain Gouaméné, Youssouf Fofana, Kassy Kouadio Lucien, Oumar Ben Salah, Serges Maguy, Obou Arsène, Diaby Sékana, Sam Abouo, Abdoulaye Traoré Ben Badi, Dao Lassina…

Tous te disent merci Prési !

Après 1992, toujours à la tête de la Sélection Nationale, vous nous ramenez la médaille de bronze lors de la CAN 1994. Après quoi, tu décides de te reposer, de prendre du temps pour tes affaires. Mais, le football te colle à la peau tel qu’il est revenu te chercher en 2002 pour une nouvelle aventure avec le Président Jacques Anouma. 3ème vice-président, président des sélections nationales, tu te remets au travail. Mais la tâche cette fois-ci sera plus ardue. Par ce que les temps ont changé, les joueurs aussi, les hommes tout autant que l’environnement. Tu es impuissant devant la force des moyens de communication. Tu commences par couper le téléphone en chambre, tu interdis les visites, mais c’est plus compliqué que cela. Le téléphone portable a fait son apparition. Tu leur en retire un, ils en ont un autre plus silencieux. Internet, Facebook, Twitter, WhatsApp, comme, pour te narguer, tout est disponible en tous lieux et en toutes circonstances. Tu vas alors créer ce qu’il est convenu d’appeler la traque aux hiboux, pour contrer tous ceux qui nuitamment veulent s’approcher de ‘tes’ joueurs. Sacré Prési !

Cette force de travail a permis de disputer une deuxième finale de CAN pour la Côte d’Ivoire au Caire en Égypte en 2006.

Quand en 2010, je suis nommé président de la commission des sélections à l’occasion de notre deuxième participation à la coupe du monde en Afrique du Sud, tu m’as conseillé nuit et jour, lors des négociations avec les joueurs, alors que tu n’étais plus à la FIF.

Arrive le 10 septembre 2011, avec ta brillante élection à la tête de la Fédération Ivoirienne de Football. Directeur de campagne, tu fais de moi ton premier vice-président, président de la commission Développement, président de la Ligue Professionnelle.

Un autre rêve commence…

A notre sortie d’audience du palais Présidentiel, tu déclares face à la presse : « Le football ivoirien est malade de ses infrastructures ». Telle est notre priorité. Tu me dis Soraï, il nous faut organiser une CAN en Côte d’Ivoire pour bénéficier de nouvelles infrastructures dignes d’une nation de football moderne. Il faut en faire notre priorité. Ainsi commence le chantier de la CAN 2021 que nous décrochons le 20 septembre 2014 à Addis-Abeba avec le président Kessé Feh Lambert.

Après ce retour aux affaires, en 2012 déjà tu nous permets de disputer à nouveau une troisième finale de CAN. Tu lances également le vaste chantier de la nouvelle génération. Celle des Franck Kessié, Nicolas Pépé, Ismaël Diallo, Digbo Maïga… C’est avec ces cadets que tu remportes la CAN 2013, ton premier trophée en qualité de Président de la FIF. Avec à la clé une place de quart de finale de la coupe du monde des cadets. En 2014, après avoir permis à nos filles éléphantes de disputer leur deuxième CAN, tu reviens avec la médaille de bronze à la CAN 2014 de la Namibie avec une participation à la coupe du monde au Canada. En 2015, tu remportes la CAN à Bata, ta CAN. Tu tenais tant à ce trophée, pour effacer la douleur de la finale perdue en 2012, des larmes versées.

Après la remise du trophée, tous deux, marchant derrière la tribune officielle, tu m’as pris la main et m’as dit : ‘’ALHAM DOUL LILAH RABIH ALLAHMINE’’. Soraï, disons ‘’merci’’ à Dieu Tout Puissant, cette victoire inattendue il nous l’a donnée au moment où nous commencions à perdre espoir. Mais tu sais, si nous avions perdu cette finale, c’est mon corps qui rentrerait à Abidjan. J’avais demandé à Dieu de ne pas me faire re-vivre cette souffrance.

Ce trophée, tu l’as voulu pour la République, pour apaiser les acteurs, pour sceller l’union entre toutes les ivoiriennes et tous les ivoiriens, d’où la tournée de présentation du Trophée à la Nation.

En 2016, après nos échecs répétés au CHAN, tu ramènes à notre pays la médaille de bronze. Tu détiens le record d’invincibilité d’une sélection nationale africaine entre 2011 et 2013 avec 26 matchs sans défaite.

Ta dernière performance, après avoir décroché la médaille d’argent à la récente CAN U-23, est celle de la brillante qualification de nos Espoirs aux Jeux Olympiques du Japon en 2021. Tu venais là aussi de nous mettre à disposition la bonne graine pour la CAN 2023 et les échéances qui suivront.

Au plan local, Prési, tu as toujours voulu le meilleur pour nos clubs ainsi que tous les acteurs du football ivoirien. C’est ainsi que tu as augmenté les subventions et les droits télé comme suit :

  • La Ligue 1 est passée de 38 Millions à 75 Millions par club pour les 14 clubs.
  • La Ligue 2 a vu sa subvention passer de 8 Millions à 25 Millions par clubs pour 24 clubs
  • La 3ème Division a encaissé chaque année 15 Millions pour les 38 clubs au lieu de 7 Millions
  • Pour le football féminin dont les clubs ne bénéficiaient d’aucun financement, tu as fait payer 2,5 Millions par club à chacun des 10 clubs de Ligue 1.
  • Quant aux groupements d’intérêt, une dotation de 10 Millions leur est allouée par an pour le financement de leurs activités.

Cette politique a permis d’augmenter le nombre de clubs, passant de 136 clubs en activités à ta prise de fonction en septembre 2011 à 450 clubs affiliés à la faîtière aujourd’hui, soit une augmentation de 230 %. Pour attester de la vitalité du football sous ta présidence.

Au plan des infrastructures, tu as doté notre pays, d’un terrain synthétique au Centre Technique de Bingerville, d’un terrain synthétique au complexe d’Abobo. De plus un terrain synthétique au complexe de Yopougon avec éclairage. Tu as également permis l’éclairage des stades de Marcory et du Parc des Sports de Treichville.

La CAN 2023 que tu as souhaité de tous tes vœux, offre à notre pays, un stade de 60 000 places à Ebimpé, le stade Félix Houphouët Boigny réhabilité avec 40 000 places, le stade de Bouaké également rénové avec 40 000 places, les stades de Yamoussoukro, de Sn Pedro et de Korhogo de 20 000 places chacun. A côté de ces stades, grâce à ta vision, le football ivoirien sera doté de 25 terrains d’entraînement pour la CAN. En termes de promotion, ta gestion a permis de décrocher le contrat de diffusion par Canal Plus, du championnat de Ligue 1 de Côte d’Ivoire. Une première en Afrique noire francophone. Ainsi, ce sont plus de 25 pays à travers le monde qui suivent plus de 108 matchs du championnat ivoirien. Mieux, pour garder ton autonomie dans la production des images du championnat, tu as fait acquérir un car régie d’une valeur de 500 millions de FCFA tous frais compris.

Prési, le Comité Exécutif de la FIF te dit MERCI, merci pour ce travail colossal à la tête de la FIF. Travailleur acharné, rigoureux tu étais, conciliateur tu as été. Tu étais un Chef, un vrai, qui jamais ne fuyait ses responsabilités. Toujours prêts à aller au front pour nous. Tu ne connaissais pas la peur. Pour toi, la peur doit être bannie. Spécialement la peur de la concurrence. Par ce que celui qui veut être le leader, le chef, le numéro un, doit s’inspirer, se nourrir de la force de ses concurrents. Il n’y a pas d’autres choix que d’affronter la compétition pour triompher car, en aucun cas elle ne peut être évitée.

Prési, tu n’es pas méchant, tu n’es pas difficile encore moins difficile à vivre. Tu as des principes de vie, tu as du caractère, tu es juste, courtois et serviable à souhait. Tu as fait preuve d’une très grande loyauté envers le Président Issa Hayatou. Tu l’appelais affectueusement ‘’papa’’ et il te le rendait bien, te considérant comme son ‘’fils’’. Nous avons eu la chance de te connaître. Tu nous as appris à aimer nos femmes, à aimer nos enfants, à aimer nos parents, à aimer nos frères et sœurs. Tu as pardonné à tous et tu as demandé publiquement pardon à tous les acteurs du football. Tu m’as confié une mission, celle du pardon à partager avec toutes les sœurs et tous les frères de notre famille du football. Le dernier acte que tu as posé, le samedi 07 Novembre, a été la signature de l’acte de parrainage de la FIF que tu as décidé de donner au président Jacques Anouma dans le cadre de sa candidature aux élections prochaines à la CAF. C’est un acte de grandeur. Nous te promettons devant Dieu et les hommes de respecter ta volonté. Tu nous laisses Brigitte et les enfants.

Ma chérie Brigitte, sois forte ! Comme je te le disais samedi à l’annonce du décès, donnes à Dieu, seul maître de l’Univers. Les mandingues disent : « Si tu n’es pas capable de défendre avec honneur ta communauté, donnes le sabre aux femmes, elles t’indiqueront le chemin de l’honneur. ». Brigitte, fille de Coffie, ton heure a sonné, avec foi et amour, Dieu t’accompagnera dans ta mission. A nos enfants, Marybé, Aboulaye, Yacine, Ameen, Rahim, Doudou et Florent, le meilleur cadeau que vous puissiez offrir au vieux, c’est de tenter de faire comme ‘’papa’’, d’être simple et aimable.

A papa Abdoulaye Diallo, que Dieu te fortifie, la perte de deux fils en l’espace de 8 mois, mais la foi seule en Allah peut aider à supporter une telle douleur. Ibrahim, N’na Nicolle, Simone, Irène, Jimmy, Olivier, Raymonde, demeurons une famille que nul ne doit diviser. Restons soudés pour le repos de notre frère.

Membre de la famille du football ivoirien, selon le mot d’un homme d’État français : ‘’Quand toute la famille est rassemblée, la victoire est déjà difficile à obtenir. Quand la famille est divisée, la victoire devient impossible’’. Le seul chemin à suivre est donc celui du rassemblement. Pour cela, il faut être capable de faire abstraction de ses inimitiés, des malentendus, des coups reçus, des mauvaises manières des uns comme des autres pour privilégier le seul objectif : le football ivoirien. La division ne peut pas avoir sa place dans un combat de longue haleine pour notre football. Dans l’union, chacun est utile et a un rôle à jouer.

Mon grand frère, mon confident, tu me disais, Soraï : « Toi c’est moi, moi c’est toi. Nul ne doit nous séparer, sauf la mort ». Oui Prési, elle est là, implacable, triste réalité, c’est elle qui nous sépare.

Va en paix, tu as tout donné, tu as tout construit.

Nous te confions à Dieu tout puissant. « Oui l’homme regarde le visage, Dieu voit le cœur, l’homme apprécie les actions, Dieu pèse les intentions ». Qu’Allah, au-delà de toutes actions, juge tes intentions.

Adieu mon grand frère, Adieu Prési, Adieu El Capo ! Dors en paix Champion, dors !

Pour le Comité Exécutif

Le 1er vice-président

Sory Diabaté