Côte d’Ivoire-Situation sociopolitique : le Dr Léandre Sahiri critique la sortie de Bédié
Diplômé de la Sorbonne-Paris, le docteur ès lettres, Léandre Sahiri, universitaire, et Fondateur de Marie Bro, une maison d'édition livresque, opine sur la dernière déclaration à la Nation, d’Henri Konan Bédié, leader du Pdci, Parti démocratique de Côte d’Ivoire, et ex-chef d’Etat : « Ce que je pense à tort ou à raison ».
« Mercredi 9 décembre 2020, M. Henri Konan Bédié a transmis aux médias, une importante déclaration que je vous invite à prendre le temps et la peine de lire et relire attentivement et sans passion, ni émotion. Dans cette déclaration, je retiens que M. Henri Konan Bédié a réaffirmé qu’Alassane Ouattara, du fait du rejet de son troisième mandat illégal par la majorité des populations ivoiriennes, n’est plus légitimement le Président de la République de Côte d’Ivoire.
Je retiens aussi que M. Henri Konan Bédié a fait des propositions importantes qu’il nous revient d’analyser avec lucidité et de prendre en compte courageusement, dans la recherche de sortie de crise actuelle. Dans cette optique, je souscris entièrement à la proposition de M. Henri Konan Bédié de passer du Conseil national de transition (Cnt) qui a été démembré dès sa naissance, au « dialogue national ». Un « dialogue national » avec la participation de toutes les forces vives de notre pays et avec en prélude, une grande marche pour le dialogue et la paix.
« Ce que je pense à tort ou à raison »
Il faut rappeler que, au cours des deux ou trois dernières décennies, les dialogues nationaux ont été progressivement considérés comme une possibilité de sortir des impasses politiques, des conflits ou des périodes tumultueuses de transition ; du moins, dans bien de pays comme le Bénin, le Mali, la Tunisie…Ce fut un outil indispensable pour la prévention des conflits, pour la gestion de crise et de transition politique, dans la mesure où les dialogues nationaux ont fait l’objet d’amples discussions incluant les gouvernants, les partis d’opposition, les groupes de la société civile et les forces de l’ordre…, ainsi que les cadres de la politique internationale et des milieux diplomatiques.
Les exemples sont légion que ces dialogues nationaux ont permis d’aboutir à des solutions positives et patentes d’apaisement et de changement. Voilà pourquoi, j’estime que, au lieu de nous enfermer dans une attitude d’hostilité stérile et inutile vis-à-vis de M. Henri Konan Bédié, au lieu rejeter systématiquement et condamner l’initiative d’un « dialogue national », nous devons plutôt sensibiliser et mobiliser pour l’adoption de cette proposition et faire campagne pour la participation effective de chaque Ivoirien et de chaque Ivoirienne à cette grande marche. »
Léandre Sahiri, universitaire,
Docteur ès lettres diplômé de la Sorbonne-Paris,
Fondateur de Marie Bro, une maison d'édition livresque