Côte d’Ivoire (Développement) : « Nous ne saurions bâtir, si nous décimons… » (Vincent Toh Bi Irié, pdt Aube Nouvelle)

« Petit devient grand… »

Côte d’Ivoire (Développement) : « Nous ne saurions bâtir, si nous décimons… » (Vincent Toh Bi Irié, pdt Aube Nouvelle)
Vincent Toh Bi Irié, président-fondateur d'Aube Nouvelle. (ph :dr)

« Comment pouvons-nous bâtir des institutions solides si nous décimons le caractère de ceux qui animeront ces institutions demain ? », s’interroge l’ex-préfet d'Abidjan, écrivain et président-fondateur de l’Ong, Organisation non gouvernementale, Aube Nouvelle, dans un texte publié sur sa page Facebook, que BSC-NEWS vous propose, ci-après.

« Il y a quelques semaines, j’ai revu, lors d’une balade, un jeune homme que j’avais encadré comme stagiaire.

Il était devenu triste, le regard hagard. Il marchait sans fierté et sérieusement aigri.

J’avais connu ce jeune homme toujours heureux, particulièrement intelligent, pro-actif , volontaire pour toutes les tâches, très lucide dans la façon d’aborder les problèmes et les sujets . C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je l’ai recruté au nombre des stagiaires que j’encadrais quand j’étais à d’autres fonctions.

5 ans seulement après avoir rejoint un poste plutôt honorable dans la vie active, il est devenu méconnaissable, peu soigné, hésitant, peu sûr de lui-même.

À l’origine de son déséquilibre, un patron tyran qui le martyrise, lui crie dessus à chaque occasion et l’humilie en public. Chaque jour, il reçoit son lot de sarcasmes avilissants, de remarques déplaisantes et de phrases inélégantes.

J’en ai eu de la peine, car ce jeune homme est plein de bonne volonté et de bonne foi, travailleur comme peu le sont. Un garçon brillant.

Il y a une différence entre être strict et rigoureux avec ses collaborateurs et être méchant.

Je me suis toujours demandé comment on fait pour détruire des vies et des carrières par simple méchanceté, sans craindre d’en payer le prix un jour .

Comment pouvons-nous avoir des administrations publiques excellentes et des entreprises privées exceptionnelles, si nous n’encadrons pas et ne formons pas correctement ceux qui sont placés sous notre responsabilité et si nous ne les gérons pas avec un peu d’humanité ?

Comment pouvons-nous bâtir des institutions solides si nous décimons le caractère de ceux qui animeront ces institutions demain ?

Un jour, nous serons à la retraite et nous aurons besoin de ces jeunes que nous avions jadis considérés comme des rivaux. Un jour, notre temps sera passé et nous réaliserons que c’était nous les vrais obstacles à la performance de ces jeunes dégourdis et ambitieux ; ils feront des merveilles et se distingueront dans leur travail, parce que nous ne serons plus là pour tuer leurs talents.

Petit devient grand…. »