Côte d’Ivoire - Activités du thon : « le grand chômage » en embuscade !
Le cri du cœur de Sergio Tommasini, PDG d’Airone
Le docteur Sergio Tommasini, PDG, Président directeur général d’Airone (entreprise évoluant dans le secteur du poisson en conserve), a décrit aux médias, mercredi 6 octobre 2021, en zone portuaire à Abidjan-Vridi, l’ambiance prévalant dans son domaine professionnel, notamment « les dommages réels et directs liés à l’activité industrielle de transformation du thon ». « Le grand chômage guette les travailleurs...», regrette-t-il.
« Nous avons actuellement un sérieux problème concernant le marché dit du fauth-thon. Lorsque les grands thoniers entrent dans le port, ils déclarent détenir une part de poisson destinée à l’exportation et une part allouée au marché local. (La loi identifie le fauth-thon comme la partie du poisson qui pèse moins de 1,5 kg et qui est normalement utilisée pour la production de « garba ») », mentionne-t-il.
« Le prix de la partie du thon destinée à l’exportation, transformée localement à la conserverie industrielle, est basé sur le marché international, explique-t-il. Nous avons rencontré récemment de fortes spéculations sur le prix du fauth-thon qui a dépassé le prix du marché international, créant des dommages directs à l’approvisionnement d’Airone ».
ommasini dit avoir saisi, par courrier, les autorités compétentes devant cet état de fait sérieusement préoccupant, et compte également le faire pour les représentations diplomatiques : « Cette spéculation pose un sérieux problème dans les relations entre les entreprises industrielles et ceux qui travaillent à l’intérieur du port pour collecter le fauth-thon qui, à sa sortie, est destiné au marché de détail pour la production de « garba ». Ce qui verra inévitablement une augmentation du prix au détriment de la population ivoirienne ».
Le premier responsable d’Airone met en garde contre le risque de perte d’emplois de milliers de travailleurs ivoiriens : « Si cette spéculation incontrôlée ne prend pas fin, il ne sera pas possible d’éviter de calculer les dégâts au niveau industriel et de prendre des mesures drastiques pouvant affecter le niveau de l’emploi. Le rapport entre le poisson transformé et la part de l’emploi est proportionnel et sans le poisson, il est normal que les gens soient destinés à rester chez eux ».
« Notre inquiétude est sérieuse et imminente. Nous espérons que les autorités compétentes mettront rapidement un terme à cette affaire en protégeant l’emploi et les travailleurs, par le contrôle et la régulation de la chaîne d’approvisionnement du fauth-thon et la certification de ceux qui travaillent dans le port de pêche d’Abidjan », recommande-t-il, in fine !
Riche Ouattara