Côte d’Ivoire (Péage à Grand-Bassam) : « Nos observations et propositions » (La Fac-ci)
Dans une déclaration rendue publique, mercredi 22 juin 2022, à son siège social à Abidjan-Cocody-Angré, la Fac-ci, Fédération nationale des associations de consommateurs de Côte d’Ivoire, fait ses observations et propositions relativement aux tarifs du péage sur l’autoroute de Grand-Bassam. Des coûts qui devraient être officialisés vendredi par le Fer, Front d’entretien routier. Ci-après l’intégralité de la déclaration.
Messieurs et mesdames les journalistes,
Ce mardi 21 juin pendant que le district d’Abidjan et banlieues faisaient face à des inondations sans précédent, le Fonds d’entretien routier (Fer) a fait annonce du démarrage du péage sur l’autoroute de Grand- Bassam.
Après le séminaire du Fer à Assinie où la commercialisation de la route a été adoptée avec son lot de multiples postes de péage sur l'ensemble du réseau routier, le Fer vient d'annoncer le lancement du poste de péage de Grand-Bassam, ce vendredi 24 juin 2022 avec les tarifs suivants :
Les véhicules légers, qui sont répertoriés dans la catégorie Classe 1 devront s'acquitter de la somme de 1000 Fcfa au poste de péage, ceux de la catégorie Intermédiaire, 1 500 Fcfa et les poids lourds et autocars à deux essieux, 2 500 Fcfa. Enfin, les poids lourds, autocars et véhicules de 3 essieux et plus devront payer la somme 3 500 Fcfa.
Face à cette annonce, la Fac-ci voudrait monter au créneau pour faire les observations avant de faire des propositions ci-après :
I- Nos observations :
1-Relativement aux tarifs de péage :
La Fac-ci, qui n’a jamais été contre le principe de péage, constate que la fixation de ces prix n'a pas fait l’objet d’une communication lors du récent conseil des ministres. Est-ce un acte délibéré et unilatéral de la direction du Fer ? La faîtière des consommateurs que nous dirigeons n’a pas été associée aux négociations, s’il y en a eues. Pour ce qui est des tarifs, on constate un écart disproportionné par rapport aux autres postes de péage déjà fonctionnels notamment Azaguié-Moapé.
Le prix du péage pour les véhicules légers par exemple est deux fois le transport Abidjan Grand-Bassam.
2- Concernant l'emplacement du poste de péage de Grand-Bassam :
C'est un poste à l'intérieur de la commune qui est de nature à causer des préjudices aux riverains
II- Propositions :
Avec l’augmentation du coût du carburant et de certaines denrées de première nécessité du fait des conjonctures internationales, il va sans dire que l’effet domino du démarrage de ce péage sera l’augmentation in fine des coûts du transport et autres denrées sur l’axe Abidjan-Bassam voire au-delà. Pour ce faire, nous faisons les recommandations ci-dessous.
- Engager une concertation avec toutes les parties prenantes afin de dégager des tarifs consensuels raisonnables.
- Réduire les coûts surtout le tarif des véhicules légers de 1000 F à 500 F à l'instar de HKB et Azaguié - Moapé. Il faut éviter que le coût du péage soit supérieur au coût du transport sur le trajet emprunté.
- Prendre toutes les mesures pour éviter de causer des préjudices aux riverains qui, en réalité, ne sont pas des voyageurs.
Conclusion :
Je voudrais préciser que la Fac-ci est fière de l'existence et des services du Fonds d'entretien routier car il constitue un outil nécessaire à l'entretien de notre infrastructure routière nationale.
Mieux, la Fac-ci soutient l'idée du changement de son statut pour passer à une mission globale du Fonds d'entretien routier à un fonds routier chargé de mutualiser toutes les politiques et sources de financement du réseau routier en Côte d'Ivoire.
Cependant, je voudrais lancer un appel à tous face à notre responsabilité vis à vis des problématiques du pouvoir d'achat des consommateurs et la vie chère ici et ailleurs.
À cet effet, nous demandons à chaque citoyen, non citoyen ivoirien, à chaque organisation publique ou privée de poser des pas économiques, financiers et commerciaux en prenant en compte les incidences de son activité, son action sur le pouvoir d'achat des consommateurs, car je ne cesserai de dire : toute politique de mobilisation de ressources dans un service est souvent une politique de création de charges supplémentaires pour le consommateur lambda.
Or si la charge est supérieure au revenu du consommateur, l'on parle d'inflation à l'échelle nationale, alors se fait entendre les grognes pour vie chère. Donc, faisons des pas mais, de bons pas pour l'intérêt de la population, du consommateur car nous sommes tous des consommateurs sans être tous opérateurs économiques et gouvernants. Évitons de passer du nécessaire à l'étouffement. Nous voulons des péages moins budgétivores et utiles.
Répondons tous à l’interpellation du Père fondateur : « Ai-je fait et bien fait, ce que je dois pour mon pays ? », FHB.
Faits à Abidjan, le 22 juin 2022
Le Président de la Fac-ci
Yves Aka