CI-Avant le nouveau gouvernement, les syndicalistes « sortent les griffes »

« Vent d’ouverture, attentes sociales » (chef syndical)

CI-Avant le nouveau gouvernement, les syndicalistes « sortent les griffes »
Le leader syndical, Pacôme Attaby. (Ph : dr)

« Au moment où les nouveaux hommes forts des ministères baigneront dans leur luxe, le travailleur, producteur de richesses nationales, voudra sa condition de vie améliorée », revendique Pacôme Attaby, président de la Cssp-ci, Coalition des syndicats du secteur public de Côte d’Ivoire.

Après l'élection présidentielle d'octobre 2020 ayant mis en relief les profondes divisions du peuple ivoirien qui sont principalement d'ordre politique, les acteurs politiques institutionnels se sont quasiment tous engagés dans les élections législatives du 06 mars 2021.

La participation remarquée des principaux appareils politiques et de nombreux candidats indépendants, marque la première élection véritablement plurielle depuis une décennie dans notre pays.

Malgré des dissensions relatives à certains résultats du scrutin dans des localités, l'on constate que l'opposition a tout autant remporté de nombreux sièges. De ce fait, elle siégera à l'Assemblée nationale pendant cinq années; c'est une nouvelle ère politique.

Cette nouvelle ère, selon les arcanes, devrait être concrétisée par la mise en place d'un nouveau Gouvernement formé de personnalités issues d'obédiences politiques diverses. Déjà, le Gouvernement qui a organisé ces élections législatives, a été dissous, mercredi 24 mars 2021. Ce qui tend à créditer ces indiscrétions dont nous attendons la confirmation. Si cela se confirme, ce sera, là, un bon vent d’ouverture politique.

A la suite de cette ouverture politique, ce que nous, organisations de travailleurs, pouvons espérer est bien évidemment que ce VENT, venant à point nommé, souffle fortement sur les mentalités des ministres qui composeront ce nouveau Gouvernement afin qu'ils soient PLUS OUVERTS aux nombreuses ATTENTES SOCIALES des travailleurs du public...

Car, la décennie qui vient de mourir nous a donné de voir des ministres ultra-réfractaires aux revendications sociales de leurs collaborateurs. Certains ministres ont considéré les luttes sociales comme des manœuvres orientées à leur encontre.

Des attitudes ahurissantes et inédites, de leur part, en Côte d'Ivoire ont livré notre pays à la raillerie internationale dans le milieu du Travail. Nous, qui avons la chance d'être dans des réseaux de coopération syndicale internationale, en savons beaucoup...bref.

En outre, la dynamique d’ouverture sociale que les fonctionnaires et agents de l’État attendent du futur Gouvernement, doit aller à la suppression de l'impôt appelé CONTRIBUTION NATIONALE, qui date de la loi de finances de 1962 et impose les salaires par tranche jusqu'à 10% plafond.

En effet, si en 1962, en sortant de la colonisation, cet impôt appelé CONTRIBUTION NATIONALE AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET CULTUREL, passait aisément dans la conscience populaire, force est de constater qu'il est devenu anachronique.

Ces fonds peuvent être recueillis dans la taxation de plusieurs produits agricoles et miniers, les ponts à péage, le tabac, l'alcool dont l'industrie est florissante en Côte d'Ivoire, chez les entreprises multinationales et leurs Investissements directs étrangers...Il faut impérativement libérer les salaires des travailleurs de cet impôt capitaliste de trop que l'IGR et l'TS plombent déjà.

Cette dynamique d’ouverture sociale doit également se traduire par le relèvement sensé de l'allocation familiale fixée à 2500 FCFA par enfant de fonctionnaire. Le petit déjeuner mensuel d'un enfant d'aujourd'hui ne peut être couvert par 2500 Fcfa / mois, même subventionné.

Enfin, la finalisation de divers processus de discussions bloqués dans les tiroirs de la Primature, constitue une de ces ATTENTES FORTES de ce VENT D'OUVERTURE. On pourra citer les dossiers des agents des ministères de l'Intérieur, de l'Agriculture , des Ressources animales et halieutiques, du secteur Éducation/Formation...

En somme, L'OUVERTURE POLITIQUE doit s'accompagner de L'OUVERTURE SOCIALE aux risques de consacrer la pérennité d'une classe bourgeoise aux dépens des producteurs de richesses.

Au moment où les nouveaux hommes forts des ministères baigneront dans leur luxe, le travailleur, producteur de richesses nationales, voudra sa condition de vie améliorée.

Les travailleurs ivoiriens ont besoin de plus d'équité dans la rétribution des fruits de la production nationale.

Pacôme ATTABY

Responsable national de l'Entente Internationale des Travailleurs et des Peuples, EIT

Président de la Coalition des syndicats du secteur public de Côte d'Ivoire, CSSP-CI

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