Burkina Faso (Coup d’État) : la position de l’épiscopat…

Burkina Faso (Coup d’État) : la position de l’épiscopat…
Mgr Laurent Dabiré, président de la conférence épiscopale Burkina-Niger…(Ph : Dr)

La déclaration lue jeudi 27 janvier 2022, par le président de la conférence épiscopale du Burkina-Niger, Mgr Laurent Dabiré, à la suite de l’ « acte des changements intervenus » dans le pays lundi 24 janvier derneir.  Aussi invite-t-il à la prière pour une sortie de crise définitive et une paix durable.

 

« Nous, évêques du Burkina Faso, prenons acte des changements intervenus, écrit l’épiscopat dans une déclaration signée par son président Mgr Laurent Dabiré. De tels changements, brusques et non constitutionnels, ne vont pas sans poser de problème ».

 

La déclaration de l’épiscopat burkinabè fait suite à la rencontre, à initiative des responsables de la junte militaire actuellement au pouvoir au Burkina Faso, avec différents leaders religieux. Cette rencontre qui a eu lieu le mercredi 26 janvier avait pour objectif de « leur donner les raisons ayant motivé leur action du 24 janvier dernier ».

 

Lundi 24 janvier, un groupe de militaires a en effet annoncé avoir pris le pouvoir au Burkina Faso après plusieurs heures de mutinerie suivies de l’arrestation du chef de l’État Roch Marc Christian Kaboré, réélu en 2020.

 

D’autres défis à relever

Dans sa première allocution télévisée, jeudi 27 janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (Mpsr)– le nom du groupe de militaires au pouvoir au Burkina Faso– a justifié cette prise de pouvoir par la situation sécuritaire du pays.

 

« Si le défi sécuritaire est le premier qui a motivé ces événements, d’autres demandent également à être relevés, estime l’épiscopat. Notamment le retour des personnes déplacées chez elles, la réconciliation nationale, les défis économiques et tant d’autres qui nécessitent la

participation de tous ».

 

Dans ce contexte, les évêques burkinabè tiennent à rappeler à la junte que l’autorité est un service pour le bien commun. « Les nouvelles autorités prendront à cœur de s’organiser comme il faut pour répondre aux aspirations profondes de notre peuple, insiste l’évêque de Dori, dans le nord-est du Burkina Faso. Nous les invitons à garantir aux personnes interpellées leur sécurité, leur intégrité physique et leur dignité ».

 

Prier pour la paix

Devant la nouveauté de la situation nationale et les questionnements légitimes des uns et des autres, écrit Mgr Dabiré, « nous ne pouvons qu’inviter avec insistance à la prière pour demander à Dieu de nous éclairer et de nous donner son Esprit de sagesse afin que nous puissions progresser vers une sortie de crise définitive et une paix durable ».

 

Les évêques implorent la bienheureuse Vierge Marie, Reine de la paix et saint Joseph, Protecteur de l’Église universelle d’accompagner de leur puissante intercession le Burkina Faso « en quête de réconciliation, de justice et de paix véritable ».

 

Source : LaCroix Africa