Gabon-Musique : l’«histoire captivante» de la star Pierrette Ntsame 

Gabon-Musique : l’«histoire captivante» de la star Pierrette Ntsame 
La chanteuse gabonaise, Pierrette Ntsame, restée profondément attachée à la tradition. (Ph : dr)
Gabon-Musique : l’«histoire captivante» de la star Pierrette Ntsame 
Gabon-Musique : l’«histoire captivante» de la star Pierrette Ntsame 
Gabon-Musique : l’«histoire captivante» de la star Pierrette Ntsame 

Pierrette Ntsame ! C’est un nom qui compte dans le gotha de la musique gabonaise. Ce n’est pas fortuit qu’on lui attribue ce qualificatif de star. Car sa particularité réside dans son choix, oh combien judicieux, de pratiquer à fond et avec obstination, la musique du terroir. Quand bien même, elle n’ignore pas l’existence de celle des autres et aussi celle dite moderne. En optant pour la musique de chez elle, Pierrette Ntsame fait la promotion de la musique et la culture gabonaise en général, et en particulier, la tradition et la culture du peuple auquel elle appartient, à travers le monde.

 

C’est un pari qui tient à cœur à Pierrette. Le succès qu’elle connaît dans ses concerts, est une pièce à conviction, un élément d’appréciation justifiée, qui indique qu’elle ne s’est pas trompée, en ayant les pieds bien posés dans la tradition, sa tradition musicale. Au Gabon, Pierrette Ntsame fréquente plus les milieux où il est beaucoup question de la chose culturelle et de la tradition. Une belle occasion pour elle de s’abreuver davantage de la tradition qui ne cesse de la surprendre. Agréablement !

 

L’amour de la star gabonaise pour la musique de son pays ne date pas d’aujourd’hui. C’est une liaison qu’on peut qualifier de consanguine. Pour ne pas dire innée ! Pierrette a mis les pieds dans la musique traditionnelle depuis son enfance. Auprès de sa grand-mère, après sa naissance au village Mbomo, elle apprendra les rudiments de la musique traditionnelle. Pendant que sa mère suivait à Libreville, la capitale, une formation. Pierrette passera toute son enfance avec sa grand-mère qui, à l’époque, avait fondé un groupe de danse réputé dénommé « Nloup ». Qui organisait des soirées dans toute la région. A six ans, Pierrette Ntsame suivait sa grand-mère comme son ombre dans chaque soirée. Pour ne pas rester seule à la maison. Elle ne pouvait qu’entrer aisément dans le monde de la danse traditionnelle en enfilant son tout premier raphia ("bitouga" en langue fang).

 

L’enfance de Pierrette ne fut pas de tout repos. Car outre l’emmener chaque fois dans les soirées, sa grand-mère était contre sa scolarisation. Arguant qu’une femme était faite pour les travaux champêtres et pour entretenir un foyer. Mais en dépit de cette opposition, Pierrette ira à l’école. Car après la formation de sa mère, elle vient chercher sa fille pour l’emmener vivre à Oye (Gabon) avec son père qui était polygame (quatre épouses, sa mère était la dernière).

 

La vie dans ce foyer n’était pas facile pour Pierrette. Elle connaît beaucoup de frustrations. Sa mère eut cinq autres enfants. Au total, sept enfants dont six filles et un garçon. De nature timide et proche de l’apathie, Pierrette inquiétait ses parents en grandissant. Ils décident de l’emmener rencontrer un tradipraticien qui la déclara « autiste ». Ainée de la fratrie et plus motivée par sa maman, Pierrette vaincra sa timidité pour devenir une femme battante aujourd’hui. Elle fera l’école primaire et secondaire.

 

En 1997, elle perd son père et poursuivra ses études et obtiendra son baccalauréat en 2006 et s’inscrit au concours d’entrée à l’Ecole Normale des Instituteurs à Libreville. En 2007, Pierrette débute sa carrière d’Enseignante. Huit ans plus tard, elle est reçue au concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure de Libreville où elle obtient son diplôme de Capacité d’aptitude au professorat de Collège (Capc) en Science de la vie et de la terre (SVT). Quelques années plus tard, Pierrette intègre le groupe « Mekome » dénommé « Mebamane » du professeur Ondo Alain, groupe réputé dans le Nord du Gabon. Pour ne pas oublier ses origines, elle crée avec ses frères et sœurs, le groupe de danse « Amazone Stars de Mbolenzok ».

 

Le village « Mbolenzok », nous dit-on, a une histoire forte dans le monde musical "Ekang", pour avoir créé la célèbre danse dénommée « Mbatwa ». Très passionnée par la danse et le rythme « Mekome », et soucieuse d’évoluer, Pierrette décide de se défaire des autres groupes cités plus haut pour intégrer le groupe de l’artiste international Prosper ZE. Danseuse principale pendant douze ans, elle décide, après ces douze années de prendre son envol. Ce qui l’emmène à créer son propre groupe dénommé « Akeng Mane », nom donné par l’artiste Prosper ZE qui signifie : le sommet de l’Art. Elle sera dans ce groupe, la chanteuse. Ce qui fera la transition vers le chant, la carrière musicale.

 

Sa discographie est bien riche : 2008 : sortie du premier clip « Be ngone be ye Mbu » qui signifie « Les filles d’aujourd’hui ». Ce fut un coup de maître par la qualité des images, de la danse et du message. Car la chanson évoque le fait que la nouvelle génération des filles, a oublié sa culture.

2010 : sortie du clip « Zen Ye Mekeng » (le chemin de l’art) qui est d’ailleurs le titre que portera son premier album. Avec ce titre, elle relate les difficultés rencontrées dans le milieu de la musique.

2012 : « Mone Ebone » (le petit ami)

2016 : « Ase ki na Ma ko Yong » (Je n’ai pas peur) Elle y relate les faits de sociétés africaines.

Mai 2020 : le Label musical « Savoir- Faire Ekang » la repère en France et lui permet d’entrer en studio.

Novembre 2020 : sortie du remix de « Ma Ding Ma Wog » du célèbre chanteur de la Guinée Equatoriale Mele, décédé en Espagne.

 

Trois ans plus tard, elle lui rend hommage dans un featuring avec le célèbre guitariste Michel Mbarga, titre faisant partie de son maxi single « Ayong Ekang ».

Décembre2020 : promo du titre : Ma Ding Ma Wog remix » (Mele)

28 janvier2021 : sortie du clip « NNom Wom » et sortie officielle de « Zen ye Mekeng ».

 

Justin Kassy