GI-Crise électorale-Ouassenan Koné (Pdci), "Je suis vraiment triste!"

GI-Crise électorale-Ouassenan Koné (Pdci), "Je suis vraiment triste!"
Le vice-président du Pdci, Gaston Ouassenan Koné.

 

Coordonnateur des activités des vice-présidents du Pdci, Parti démocratique de Côte d'Ivoire, d'Henri Konan Bédié, Ouassenan Koné, a dit sa grande tristesse, mardi 10 novembre 2020, sur la "Radio de la Paix", face aux violences et atrocités qu'enregistre la Côte d'Ivoire, souhaitant alors, vivement que les Présidents Ouattara et Bédié se reparlent...pour la paix. Interview.

 

Au quotidien, vous suivez la situation socio-politique de votre pays, que vous inspire l’ambiance du moment ?

Je vous dis que je suis très triste, en présence de cette situation. Voyez-vous, elle nous montre que nous les enfants du Président Félix Houphouët-Boigny, nous n’avons rien retenu de l’enseignement que ce grand homme nous a dispensé toute sa vie. Il nous a dit que la Côte d’Ivoire doit être le pays de la paix, le pays du dialogue et il nous répétait toujours, même si vous faites la guerre, à la fin, vous êtes obligés de dialoguer. Pourquoi donc ne pas commencer par le dialogue et éviter la guerre…

Et est-ce le sens de l’appel que vous avez récemment lancé à la Côte d’Ivoire ?

Exactement ? c’est cela. Mon souhait est que les fils du Président Félix Houphouët-Boigny, les deux grands fils du Président Houphouët-Boigny à savoir d’un côté, le Président Alassane Ouattara, de l’autre le Président Henri Konan Bédié, puissent, comme l’indique votre panneau que je vois-là, se parler, s’écouter et se comprendre. Ce serait dans l’intérêt de notre pays, parce que tout ce que nous faisons-là, il faut qu’à la fin, il y ait la paix, que les deux s’entendent. Alors, pourquoi ne pas s’entendre, dès le départ. C’est pourquoi je souhaite personnellement que les deux se rencontrent très vite, le plus rapidement possible…

 

Est-ce que quelque chose est en train d’être initié dans le cadre de cette rencontre souhaitée entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ?

Oui, quelque chose est en train d’être initié, pour dire qu’il faut que les deux se parlent. Je vous dirais que les ambassadeurs des pays européens, de l’Union européenne, se sont rendus chez le Président Bédié, chez le Premier ministre, et je pense même qu’ils ont approché le Président Alassane Ouattara pour que, vraiment, cette situation que nous avons là, ne puisse pas se perpétuer. Et je souhaite personnellement, fortement que les deux puissent se parler. Et que la paix revienne dans notre pays, parce que la Côte d’Ivoire est avant tout, pour le Président Félix Houphouët-Boigny, un pays de paix, un pays de dialogue, un pays où nous sommes tous frères.

"Mon souhait est que les fils du Président Félix Houphouët-Boigny, les deux grands fils du Président Houphouët-Boigny à savoir d’un côté, le Président Alassane Ouattara, de l’autre le Président Henri Konan Bédié, puissent, comme l’indique votre panneau que je vois-là, se parler, s’écouter et se comprendre".

Y a-t-il des chances que cette rencontre ait lieu ?

C’est l’appel que nous tous, nous lançons. Il faut que cette rencontre ait lieu entre les deux.

 

Général Gaston Ouassenan Koné, vous dites être triste, peiné devant le spectacle qu’offre en ce moment votre pays, mais le Général Gaston Ouassenan Koné, est-il inquiet également ?

Oui, vous savez, j’ai eu la redoutable mission, le 7 août 1960 à minuit, au moment où le Président Félix Houphouët-Boigny prononçait la grande phrase, en vertu du droit des peuples, à disposer d’eux-mêmes, je proclame solennellement en ce jour béni, du 7 août 1960, l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Moi, jeune officier, le plus jeune officier ivoirien à l’époque, j’avais pour mission de descendre le drapeau français, de monter, pour la première fois, le drapeau ivoirien et de faire entendre également, pour la première fois, l’Abidjanaise. J’ai eu à le faire, avec beaucoup de fierté. Aujourd’hui, je m’aperçois que ce sont tous les sacrifices que le Président Houphouët a consentis pour que notre pays devienne un pays indépendant et bien, tous ses sacrifices-là sont en train d’aller à-vau-l’eau. Mon souhait, c’est que véritablement les deux frères, le grand frère et le petit-frère, s’entendent, qu’ils se rencontrent afin d’éviter la guerre à notre cher pays, la Côte d’Ivoire.

 

Et dans l’attente de cette rencontre entre les deux personnalités, Alassane Ouattara et Bédié, quel serait le message du Général Gaston Ouassenan Koné à la population de Côte d’Ivoire ?

Je dirai à la population de Côte d’Ivoire de penser avant tout, à l’intérêt de la Côte d’Ivoire, à l’intérêt de leur pays, à l’intérêt de leurs enfants, parce qu’il y a eu déjà des morts, et cela n’est pas bien pour notre chère Côte d’Ivoire, qui était, du temps du Président Houphouët, la locomotive des Etats de la sous-région, à tout point de vue, au plan politique, au plan économique, au plan social. Aujourd’hui, voyez-vous, c’est triste !

 

Source: La Radio de la Paix (ex-Onuci FM)