Côte d'Ivoire (Gestion du foncier) : les ‘’Gnondôhs’’ de M’batto-Bouaké appellent Ouattara au secours

Côte d'Ivoire (Gestion du foncier) : les ‘’Gnondôhs’’ de M’batto-Bouaké appellent Ouattara au secours
Les ‘’Gnôndohs’’ exhortent les autorités…judiciaires à faciliter l’éclatement de la vérité. (ph : dr)

 A la suite de l’arrestation du chef du village de M’batto-Bouaké, Edouard Badiglon Anoman, puis sa libération mercredi 11 janvier 2023, et sa mise sous contrôle judiciaire, les dignitaires du village, membres de la génération Gnondôh au pouvoir, et à laquelle appartient le mis en cause, appellent les autorités politiques, administratives et judiciaires à prendre des mesures pour faciliter l’éclatement de la vérité sur sa gestion du foncier du village et ramener l’ordre dans le village. Au cours d’une rencontre initiée mardi 17 janvier 2023, leur porte-parole, Jérôme Agobey Kouadjo, a dénoncé les pratiques interventions extrajudiciaires qui ont abouti à la libération du chef Anoman Badiglon Edouard, qui a été inculpé pour « blanchiment de capitaux, abus de biens sociaux portant sur plus de 36 milliards Fcfa » et mis aux arrêts par la Brigade de Recherche de la Gendarmerie. Il avait été arrêté grâce à un travail remarquable du pôle économique et financier, qui a instruit la brigade de recherche d’enquêter à travers une commission rogatoire qui a entendu toutes les parties et eu accès aux différents éléments de preuves.

Accusé de « malversations dans la gestion du village », Anoman Badiglon Edouard peut échapper à la prison alors que le chef d’Adjamé Bingerville a été mis aux arrêts, pour des faits de « détournement portant sur de plus d’une centaine de millions de nos francs. » Pour les membres de la génération Gnondôh au pouvoir, qui comprennent difficilement que le mis en cause bénéficie d’un traitement de faveur, il est temps que les autorités mettent fin aux agissements des mains occultes qui empêchent la manifestation de la vérité dans cette affaire, mû par des intérêts. Kouadjo Agobey Jérôme affirme que « le chef du village, interdit de voyager et de signer des documents administratifs, n’est plus apte à diriger le village », convaincu que « le chef doit incarner les valeurs de probité, et d’équité. »

Edouard Badiglon Anoman est ainsi récusé par des membres de la génération qui l’a porté au pouvoir et qui demandent sa destitution. « La qualité de chef de village ne donne pas une immunité pour commettre des malversations et spolier les populations de leurs terres. Il doit être mis aux arrêts pour permettre à la procédure de se dérouler sereinement jusqu’à son procès. Il doit répondre de ses actes », interpelle le porte-parole des doyens, appelant le président de la République, Alassane Ouattara, le Premier ministre, Patrick Achi, à se pencher sur ce dossier. « Le préfet d’Abidjan doit prendre ses responsabilités pour se pencher sur le dossier du nouveau chef qui lui a été transmis. M’batto-Bouaké ne veut plus de mort d’hommes à cause des agissements d’Edouard Badiglon Anoman. Trop c’est trop ! », a ajouté le porte-parole des membres de la génération Gnôndoh, « tous victimes des agissements du chef mis en cause ».

Le chef mis en cause avait été suspendu de ses fonctions par arrêté préfectoral du 21 juillet 2020 pour une période de six mois. Sa signature est suspendue par le ministère de la Construction et de l’urbanisme, face à son incapacité à se présenter au préfet qui le lui demande le bilan de sa gestion. En plus des 300 hectares de terres, dont le lotissement est l’objet d’une décision d’annulation du conseil d’Etat en date du 13 avril 2022, d’autres terres du village, dont celles, objet du lotissement Aponian Résidentiel portant sur 215 ha de terres, ont été bradées par le chef Edouard Badiglon Anoman et font l’objet de procédures judiciaires.

Hermann Angotché avec Sercom