Monde (Deniers publics : « L'impôt est au service du bien commun », rappelle le Pape François
Légalité, impartialité et transparence : ce sont les trois principes tirés de la Bible sur lesquels le Pape François est revenu ce lundi matin devant les agents de l’Agenzia delle entrate, le fisc italien. Accomplissant une «tâche fondamentale», ils courent le risque d’être perçus dans la société comme «un ennemi de qui se garder». Or, c’est le bien commun qui est en jeu.
Pas facile de collecter les impôts et de contrôler les contribuables. Le métier n’est pas populaire mais il est la «garantie de l’égalité» assure François, en recevant les agents du fisc italien. De tout temps, les États ont prélevé l’impôt et la Bible y fait référence. «La Bible ne diabolise pas l’argent mais elle invite à en faire un juste usage, à ne pas en être esclaves et à ne pas l’idolâtrer» explique le Pape. «La légalité en matière fiscale est un moyen pour équilibrer les rapports sociaux, en soustrayant des forces à la corruption, aux injustices et aux inégalités». D’où l’importance de respecter trois principaux de base: la légalité, donc, l’impartialité et la transparence.
«La taxation est un signe de légalité et de justice, précise le Saint-Père. Elle doit favoriser la redistribution des richesses, en protégeant la dignité des pauvres et des derniers, qui risquent toujours de finir écrasés par les puissants. Le fisc, quand il est juste est un instrument du bien commun». «Travaillons pour que la culture du bien grandisse, pour que l’on s’occupe sérieusement de la destination universelle des biens que la doctrine sociale de l’Église continue à enseigner encore aujourd’hui», s’exclame-t-il.
Exemple évoqué par le Pape: la gratuité des soins en Italie. «S’il vous plait, continuez avec le service sanitaire gratuit. Et cela, ça vient du fisc. Défendez-le ! Parce que nous ne devrions pas tomber dans un système sanitaire payant, où les pauvres n’ont droit à rien. C’est une des plus belles choses que l’Italie a».
Impartialité et transparence
La perception de l’impôt doit se faire en toute impartialité. C’est la garantie qu’il n’existe pas «de citoyens meilleurs que les autres sur la base de leur appartenance sociale mais que la bonne foi d’être de loyaux constructeurs de la société leur est à tous reconnue», assure le Pape pour qui «il y a un artisanat du bien commun qui devrait être narré, parce que les consciences honnêtes sont la vraie richesse de la société». «À la plaie de l’évasion répond la simple rectitude de tant de contribuables, et cela, c’est un modèle de justice sociale», reconnait François.
La transparence, enfin, est le moyen de bien comprendre où et comment l’argent public est dépensé. En son absence, «on risque d’alimenter la suspicion et la mauvaise humeur. Qui gère le patrimoine de tout le monde a la grave responsabilité de ne pas s’enrichir» met en garde le Saint-Père. «La transparence dans la gestion de l’argent», poursuit-il, «révèle la liberté d’âme et forme les personnes à être plus motivées à payer les impôts, surtout si les prélèvements fiscaux contribuent à dépasser les inégalités, à faire des investissements pour qu’il y ait plus de travail, à garantir un bon système de santé et l’éducation pour tous, à créer des infrastructures qui facilitent la vie sociale et l’économie».
Source : Vatican news