Cpi : l'ex-avocat de Charles Taylor, remplace Bensouda

Cpi : l'ex-avocat de Charles Taylor, remplace Bensouda
Karim Khan succède à Fatou Bensouda, à la Cpi, le 16 juin 2021. (Ph: De).

Élu au second tour des votes aux Nations-Unies par 72 pays 122, vendredi 12 février 2021, le Britannique Karim Khan, ex-avocat de l'ancien président libérien Charles Taylor, devant un tribunal spécial pour la Sierra Leone et devant un tribunal spécial pour la Sierra Leone, remplace la Gambienne Fatou Bensouda, en devenant ainsi le troisième procureur général de l’histoire de la Cpi, Cour pénale internationale. 

Choisi pour « redorer le blason de la Cour, Karim Khan, âgé de 50 ans, et spécialiste des droits humains « connaît les couloirs et les moindres recoins des tribunaux internationaux ».

Tantôt avocat de la défense, tantôt des victimes, il a exercé dans à peu près tous les Tribunaux internationaux et spéciaux, que ce soit pour l’ex-Yougoslavie, pour le Rwanda, le Cambodge ou encore le Liban et la Sierra Leone.

Karim Khan a été choisi face à trois autres candidats européens. Spécialiste des droits humains, cet avocat a récemment dirigé une enquête spéciale de l’Onu sur les crimes du groupe État islamique. Lors de cette enquête, il avait appelé à des procès semblables à celui qu’ont connu les dirigeants nazis à Nuremberg.

Il succédera le 16 juin 2021 à la procureure générale sortante, Fatou Bensouda qui a mené des enquêtes controversées, notamment sur le conflit israélo-palestinien ou encore l’Afghanistan. Karim Khan a été avocat de la défense dans de nombreuses affaires de la Cpi, y compris pour le fils de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam.

Il a d’abord fait ses armes en droit international à l’ancien Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, où il a été conseiller juridique au bureau du procureur. Il est ensuite passé à la défense et a représenté le vice-président kényan William Ruto devant la Cpi.

La Cpi, basée à La Haye, compte au total 123 membres sur les 193 qui composent les Nations-Unies. Les États-Unis, la Russie, la Chine, ou encore Israël, n’en font pas partie. Le mandat du procureur est de neuf ans.

Celui qui sera le troisième procureur de la Cour depuis sa création en 2002 aura en charge des dossiers volumineux et des affaires complexes, dans un tribunal dont la légitimité est en permanence remise en cause.

« Il y a beaucoup d’endroits dans le monde où la Cour pourrait agir », estime toutefois un ambassadeur sous couvert d’anonymat. C’est « une institution jeune » et « nous n’avons pas besoin de moins (de justice internationale) mais de davantage » de mise en responsabilité, ajoute-t-il.

Les premières responsabilités du nouveau procureur consisteront à décider des prochaines étapes de l’enquête sur les crimes de guerre en Afghanistan et de l’enquête controversée sur le conflit israélo-palestinien de 2014 à Gaza.

Source : Rfi.fr