Côte d’Ivoire (JNCC 2024) / « La réforme de la filière a enregistré un succès et des acquis importants » (Adjoumani, ministre)
Yves Koné (DG du CCC) : « Depuis 2011, le Président Ouattara ne ménage aucun effort pour rendre à la filière cacao ses lettres de noblesse »
« Près de 22 000 milliards de FCfa », c’est la somme reçue par les producteurs de café-cacao, depuis 2012 (12 ans). L’information a été livrée, samedi 28 septembre 2024, au Parc des expositions d’Abidjan-Port-Bouët, par Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières, à l’ouverture la 9e édition des Jncc (Journées nationales du cacao et du chocolat).
« Il est de notoriété que la réforme mise en œuvre depuis 2012 a enregistré un succès et des acquis importants », assure le membre du gouvernement. Cette opération essentielle de la filière agricole phare en Côte d’Ivoire, a été, explique le premier responsable de l’Agriculture, initiée « pour améliorer, stabiliser et garantir aux producteurs un prix rémunérateur d’achat bord-champ du kilogramme de cacao ». Aussi le mécanisme de stabilisation du prix, évitant d’être confronté aux aléas du marché, permet-il de garantir un revenu stable quelle que soit la conjoncture : « L’ajustement opéré pour la campagne intermédiaire 2024 a permis à l’État de fixer un prix record de 1500 FCfa/kg bord-champ, jamais octroyé en Côte d’Ivoire.»
Ces bons points…
La réforme a aussi amélioré les conditions de vie et de travail des communautés productrices de cacao, par l’investissement « de plus de 331 milliards FCfa du Ccc (Conseil du café-cacao) pour la réhabilitation des pistes agricoles, la réalisation d’infrastructures dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’hydraulique villageoise, de l’électrification rurale et de la sécurité ».
Ces avancées sont évidemment sur la liste des nombreux acquis de la filière, qui n’est pas moins confrontée à certains défis liés à son développement.
Naturellement, la garantie d’un revenu décent aux producteurs de cacao, décidée par les Présidents ivoirien, Alassane Ouattara, et ghanéen, Nana Akufo-Addo, dans le cadre de l’Icig (Initiative Cacao Côte d’Ivoire–Ghana), qui a aidé à la création d’une forte organisation pour influer sur le négoce mondial du cacao, est à inscrire en bonne place. « Nous ne pouvons plus continuer à produire du cacao au détriment de la forêt. Cela est un engagement fort du chef de l’État et notre pays s’engage à restaurer 3 millions d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030 », promet Kobenan Kouassi Adjoumani, relativement au maintien de l’environnement de production du cacao par la sauvegarde du capital forestier garantissant un avenir durable à la cacaoculture.
La transformation locale et la consommation domestique du café et du chocolat sont promues au profit de la filière, avec la nette ambition « de faire de la Côte d’Ivoire, un pays industrialisé à l’horizon 2030, en transformant sur place, l’essentiel des matières premières, en particulier celles issues de l’agriculture ».
Le ministre d’Etat, représentant à la fois le Vice-président ivoirien, Tiémoko Koné, et le Premier ministre, Beugré Mambé, a expliqué que l’édition 2024, qui porte sur le thème majeur, ‘’Pas de producteurs, pas de cacao’’, permet de « garder le producteur au centre des priorités si nous voulons la durabilité du secteur cacao ». « Vous conviendrez avec moi que s’il n’y a pas de cacao, il n’y a pas non plus de chocolat. Et ce sont les consommateurs qui s’en trouveront lésés.
Il n’est point question de tergiverser, nous devons revenir aux fondamentaux : comment garantir la continuité de la production du cacao sans celui-là même qui le produit ?
L’Etat s’engage à faire toute sa part. Cependant, l’industrie doit encore faire des efforts substantiels notamment en garantissant un prix suffisamment rémunérateur aux producteurs », recommande Kobenan Adjoumani.
Pour lui, plusieurs défis sont à relever pour « poursuivre la dynamique de développement impulsée dans la filière cacao » : la recherche de solutions durables au problème de financement des activités des producteurs et de leurs organisations, cette question étant intimement liée à la performance recherchée dans le secteur ; la promotion de l’autonomisation de la femme productrice ; la relève paysanne à travers l’émergence d’une nouvelle génération de producteurs modernes…
Le ministre d’Etat a instamment invité à mettre définitivement fin au travail des enfants dans la cacaoculture. Car, argue-t-il, « la place de vos enfants est d’abord à l’école, pour qu’un jour, certains d’entre eux puissent vous remplacer à la tête de vos exploitations et poursuivre la transformation de nos matières premières ».
« Les cacaoculteurs, les véritables artisans de la richesse ivoirienne»
Le directeur général du Conseil café-cacao (structure initiatrice de l’évènement), Yves Brahima Koné, fait cet important rappel : « Ce thème met en lumière le rôle essentiel et trop souvent minimisé des producteurs de cacao qui sont les véritables artisans de la richesse de notre pays. Nous le savons tous : le cacao n’est pas seulement un produit qui fait de la Côte d’Ivoire le premier producteur mondial. Le cacao est l’âme de notre Nation, le fruit du travail acharné de plus d’un million de producteurs qui se lèvent chaque matin avec l’espoir d’un avenir meilleur ».
Il a dit sa gratitude au Président, qui « depuis son accession à la Magistrature suprême en 2011, ne ménage aucun effort pour rendre à la filière cacao, ses lettres de noblesse. » Il en veut pour preuve « la profonde réforme structurelle de la filière cacao avec, en ligne de mire, l’amélioration des conditions de vie des producteurs et de leurs communautés…En outre, pour maintenir une veille stratégique sur les questions spécifiques au bien-être de nos producteurs et traiter les questions vitales à la durabilité du cacao, le chef de l’Etat a consenti à instaurer et à institutionnaliser les Journées nationales du cacao et du chocolat (Jncc) dont l’édition inaugurale s’est tenue en 2014 ».
Durant les 3 jours des Jncc, s’agit « de mettre en relief des solutions concrètes pour renforcer la position des producteurs, garantir leur juste rémunération et promouvoir des pratiques durables, par le truchement de partenariats solides et des actions qui auront un impact significatif sur la vie de nos producteurs ».
« Tout ce que nous mettons en œuvre au sein du Conseil du café-cacao, nous le faisons pour le meilleur : une meilleure rémunération des producteurs ; de meilleures conditions de vie des communautés productrices ; de meilleures pratiques agricoles ; un meilleur avenir de la filière cacao dans notre pays », conclut le directeur général.
Les Jncc s’achèvent ce lundi, avec la fixation des prix bord-champ du cacao et du café, pour la principale campagne de commercialisation 2024-2025.
Riche Ouattara