Côte d’Ivoire (Centre-ouest) / Pakouabo : agriculteurs et éleveurs cultivent la paix sociale
Les agriculteurs et éleveurs de la sous-préfecture de Pakouabo (Centre-ouest ivoirien) ont signé récemment, un protocole d’accord pour une cohabitation harmonieuse et paisible.
Le protocole d’accord établissant les règles de coexistence, consiste à faire recours aux mécanismes communautaires, administratifs et juridiques de règlement en cas de conflits non souhaités. Le document prône également la responsabilité, renvoyant les éleveurs et leurs tuteurs à solliciter l’accord préalable de l’autorité coutumière avant tout établissement et à parquer le bétail.
L’entente, conclue sous l'influence du sous-préfet, Donatien Sigbeu, intervient alors que des rapports de plus en plus difficiles entre agriculteurs et éleveurs, au sein des communautés villageoises, laissaient entendre des menaces de tensions sur cette circonscription administrative du Centre-ouest de la Côte d’Ivoire, composée de cinq villages et de plusieurs campements.
De tradition agricole, Pakouabo, dans le département de Bouaflé (région de la Marahoué, district autonome du Sassandra-Marahoué), a vu apparaître, ces dernières années, non sans heurts, l’activité d’élevage, pratiquée exclusivement par des non-autochtones.
Dans les villages, il est notamment reproché aux éleveurs de laisser errer leurs bêtes, qui détruisent des récoltes et causent même des dommages au niveau des terres cultivables. Les populations de l’un de ces villages, Aka-N’guessankro, ont d’ailleurs, dans une correspondance, datant de février 2024, fait part de leur lassitude aux autorités préfectorales, exigeant le « départ immédiat » des éleveurs et de leurs troupeaux.
Le sous-préfet de Pakouabo, pour éviter les conflits et par mesure de prévention, a organisé mercredi 19 juin 2024, un dialogue intercommunautaire autour de la préoccupation de la prévention et du règlement des conflits agriculteurs-éleveurs, dans le prolongement des actions de prévention.
Pour l’administrateur civil, il s’agissait, en marge des réunions et tournées de sensibilisation, de communiquer à nouveau, les textes régissant l’activité d’élevage, tout en sensibilisant les populations sur la nécessité d’assurer une cohabitation pacifique entre ces deux groupes.
L’assise tenue 48 heures après la signature du protocole d’accord ci-dessus évoqué, a mobilisé des chefs traditionnels, des autorités religieuses, des leaders d’opinion, des représentants de femmes et de jeunesse, des responsables de mutuelles de développement, des cadres et les administratives locales (autorités préfectorales et judiciaires, les ministères techniques et les élus).
La cohabitation entre acteurs des deux secteurs reste tendue dans plusieurs localités en Côte d’Ivoire propices autant à l’agriculture qu’à l’élévage. Il faut rappeler que l'une des crises majeures entre agriculteurs et éleveurs remonte en 2016 à Bouna dans le Nord-est ivoirien, qui s’est soldée par 23 morts, plus de 55 blessés et de nombreux dégâts matériels.
ALK