Monde (Finances) : pourquoi le contexte général impose une bonne éducation financière
Dans son environnement actuel, l’Ivoirien a tendance à gérer ses revenus ou faire ses affaires, sans s’entourer de professionnels et sans conseils. Alors que, dans de nombreux pays anglo-saxons, chaque entreprise a son avocat, son expert-comptable, son conseiller financier... même les toutes petites entreprises. Une réalité constructive qui permet de faire de bons choix et prendre des décisions idoines en fonction des situations auxquelles elles doivent faire face.
L’éducation financière n’est pas une aptitude que l’on acquiert dans un établissement scolaire. L’Ecole nous forme surtout aux capacités professionnelles. Pourtant, une bonne éducation financière est très utile aux particuliers et plus que nécessaire aux professionnels.
Cette nécessité est prouvée dans la vie de tous les jours, face à notre peur de l’argent et notre difficulté à en gagner. L’évolution de notre société principalement fondée sur l’argent et la consommation, accroît pourtant de jour en jour l’importance de l’argent. Il faut de plus se rendre compte, que les produits financiers se multiplient et en se diversifiant.
Sans une éducation financière, l’intégration de ce milieu paraitrait pour beaucoup plus dangereuse. Autrement, on risque beaucoup de foncer tête baissée, car les pièges et embûches sont également nombreux et bien conçus par certaines personnes à l’affût des défaillances. En exemple, on pourrait aisément citer : les sociétés de « placement d’argent » ayant fait plus de deux millions de victimes en 2006 en Côte d’Ivoire ; les sociétés d’« Agro Business » : près de 40 000 Ivoiriens auraient investi dans des schémas difficiles en perdant leur argent. Pourtant, de nombreux produits financiers nous offrent des opportunités pour nous enrichir ou du moins, jouir de revenus convenables.
Dorénavant, pour pouvoir réussir financièrement dans le sens d’exercer une bonne gestion de ses revenus (salaire, solde…) ou fructifier ses affaires, assurez-vous de passer d’abord par la case d’apprentissage financier.
Il nous arrive d’assister impuissants à des dégringolades financières chez des Ivoiriens non avertis en gestion financière ou de projets. Des hommes et femmes, surendettés, très souvent, pour des raisons que l’on pouvait éviter, ou pour des problèmes que l’on résoudrait autrement, s’ils avaient été initiés à la base, à l’éducation financière.
Au final, c’est la déception, l’échec, l’économie familiale dilapidée, des enfants déscolarisés, des couples brisés… Pour certains, le respect et la considération perdus à jamais et le suicide, devenait pour d’autres, la seule issue digne possible.
Nous devons donc intervenir et remédier à ce problème en amont, par : la formation des ivoiriens, sur les produits, concepts et risques financiers ; des enseignements et conseils objectifs, afin de développer des compétences et donner la confiance nécessaire aux ivoiriens, pour faire des choix judicieux en investissement ; une base de données réelle sur les structures publiques et privées d’assistance financière ; la formation des particuliers et professionnels, à prendre des initiatives efficaces pour améliorer leur bien être financier…
Hermann Angotché