Côte d’Ivoire (Football) : « Il faut arrêter les cris d’orfraie des politiciens poisseux » (Bamba Alex, journaliste professionnel)  

Côte d’Ivoire (Football) : « Il faut arrêter les cris d’orfraie des politiciens poisseux » (Bamba Alex, journaliste professionnel)   
Bamba Alex Souleymane, journaliste professionnel , expert-consultant en Stratégies. (ph : dr)

Journaliste professionnel et expert-consultant en stratégies, Bamba Alex Souleymane fait livre son opinion sur l’actualité dans le secteur du football ivoirien.  

 

Ce qui semblait être un jeu se révèle être devenu un enjeu pour les chapelles, mosquées et temples politiques. Notre football est en danger ! Ça risque de tourner au vinaigre. Aller aux élections dans un environnement ouaté et politiquement vicié, équivaudrait à jeter le foot dans « la fosse aux lions politiques ». L’action pernicieuse des forces centrifuges et rétrogrades est déjà nuisiblement perceptible. Les discours de haine, les propos guerriers, les tirades enflammées de fanatiques sans réserve et sans retenue. Il faut agir ici et maintenant. Mettre hors d’état de nuire les trublions politiques. Ces gens-là, ne vont jamais s’entendre. Le 5 avril, la directive FIFA-CAF ne saurait s’accommoder de 5 parrainages. Cette directive stipule qu’il doit y avoir 6. Les statuts modifiés, révisés et corrigés de l’AG de 2011 sont explicites : « le candidat qui doit être élu, doit être présenté par un club ». Celui-ci brigue les suffrages des 81 clubs statutaires.

 

ÉVITER D’ALLER TROP VITE

La dimension symbole est très importante en l’occurrence. Est-ce que, vouloir aller trop vite, ne pourrait pas faire courir des risques plus grands de dérapage du processus des élections ? Les discours guerriers, le retour des mots d’oiseaux et autres terminologies dépréciatives, les expressions honteuses et les débats d’égo ont refait surface. La « fracture » d’une opinion elle-même, atomisée dans ses fondements à cause d’un milieu où la porosité fait le lit de toutes sortes de trafics, d’impairs sportifs, de bavures financières comme cela a, bien souvent, été constaté ici et ailleurs comme au cœur de la FIFA (elle-même), de l’UEFA, la CAF (sous Hayatou) etc. Les piques au vitriol que les partisans fanatisés des candidats présumés à ce duel footballistique doivent être dénoncés et contenus hic et nunc. Sinon, l’écosystème de notre Foot est déjà miné par la haine et le tribalisme.

 

LE GOUVERNEMENT DOIT TAPER SUR LA TABLE

Des gangrènes, plaies, tares et autres antivaleurs qui, si le Gouvernement n’est ferme et ne tape du poing sur la table, pourraient pourrir plus que de besoin, et non seulement le football ; mais aussi et surtout ; les autres sports et l’ambiance populaire dans le pays. Nous entendons ce qui s’y dit et s’y passe. Aussi, il faut arrêter les cris d’orfraie des politiciens poisseux, qui se sont invités dans un débat qui n’est pas le leur.

 

ILS SONT INTOLÉRANTS

Les réseaux sociaux, sont devenus des tribunes de lynchages, de dénigrements, de libertinages où n’importe quel vulgum pecus, peut déverser sur x ou y sa bave fétide au seul motif, que tu n’épouserais ni sa vision, ni sa perception, ni son ou ses choix. Ils sont intolérants et se montrent impitoyables à cause du choix de ton libre arbitre, leur choix doit s’imposer aux autres. C’est leur choix qui serait même préséant sur celui de Dieu. Quelle vanité !

Bref, IL FAUT ARRETER LE PROCESSUS ACTUEL DE L’ELECTION. ECRIRE A LA FIFA-CAF POUR PROLONGER LE CONOR-FIF. MAIS UN CONOR- FIF TOTALEMENT REMANIE AVEC UN NOUVEAU PRESIDENT JUSQU’A LA CAN 2023. CELA AURA POUR AVANTAGE DE DESAMORCER LES ANIMOSITES ET AUTRES INIMITIES QUI ONT DEJA FAIT RESURGIR LES VIEUX DEMONS DE LA HAINE, DE LA DIVISION, DE LA RADICALISATION DES ESPRITS CLANIQUES ET BIEN D’AUTRES TRISTES SOUVENIRS.

 

 

AGIR MAINTENANT

Depuis quasiment deux mois, je n’ai de cesse, d’écouter, d’échanger, de discuter, de parler avec les uns et les autres. Je puis dire, qu’au-delà des déclarations d’intentions, l’atmosphère est polluée, ouatée. Pourrie. Les soi-disant partisans s’étripent sans ménagement. Ils ont perdu la raison. Cela fait craindre des échauffourées voire des affrontements. Imaginez le jour où, des candidats voudraient aller faire acte de candidature ? Vous imaginez ces hordes fanatisées ? Vrombissant et scandant des slogans injurieux et hostiles aux uns et aux autres ?

Jamais de mémoire d’Ivoirien, d’aficionados du ballon rond et du rectangle vert, voire d’ancien membre du Comité exécutif et de premier Secrétaire permanent du jury des Oscars du football ivoirien tel que je le fus, durant une bonne décennie dans le Comité exécutif dirigé par Jacques Anouma, une élection à la présidence de la FIF n’avait suscité autant d’intérêt, autant d’engouement, de passion d’une part, mais aussi de colère, de positions tranchées, d’animosité d’autre part. Et pour envenimer le tout, le rôle mitigé de la FIFA-CAF. C’est dire que nous faisons aujourd’hui face à une situation exceptionnelle, très volatile et explosive. Et alors, j’anticipe !

 

MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

L’élection est loin d’être ordinaire. Simple. C’est une épée de Damoclès. La passion a déjà culminée. Tous les acteurs et témoins de ces joutes savent que cela pourrait très mal se passer. Aussi, voudrais-je Monsieur le Président de la République, préconiser : l’AG projetée du 5 avril n’augure de rien. Elle ne résoudra pas les contradictions inextricables immanentes. Les acteurs sujets de cette atmosphère putréfiée, ne démordront jamais. Leurs supporters se vouent une haine viscérale. Dans les chaumières, l’exaspération a atteint son paroxysme. Même l’élection ne règlera pas le contentieux personnel, humain, structurel et sportif. C’est pourquoi je vous suggère la prise d’une décision d’autorité Il faut cette décision d’autorité plus forte, pour tempérer tout ce charivari. Il faut discuter avec la FIFA-CAF. DÉSIGNER DE NOUVEAUX MEMBRES DU CONOR-FIF. Exit les anciens membres sauf Me Abé Adou. Désigner un nouveau Président de transition et un comité de 10 experts pour conduire la Côte d’Ivoire à l’organisation de sa CAN 2023.Dès lors, on saura si, toute cette effervescence était due à la passion pour le foot ou, si l’objectif était de se servir du Football et du poste de Président pour se faire valoir.

 

Monsieur le Président, le foot n’est pas une discipline simple. C’est l’opium du peuple. C’est-à-dire, le sport que tout le monde adule des balayeurs aux professeurs agrégés ! Des artistes aux chauffeurs de woro-woro, bâchés, gbaka, tout le monde a le même grade. Contrairement à ce que les gens pensent, il importe peu à tous ces aficionados dont le nombre n’est pas loin d’être l’équivalent à celui de la population de toute une nation que Pierre ou Paul soit président. Pour eux, il n’importe que ; le plaisir de voir leur club jouer et gagner. Peu importe pour les Ivoiriens que leur 11 national soit composé de joueurs locaux ou internationaux ; ce qu’ils attendent de celui-ci, est qu’il leur fasse honneur en multipliant les victoires. C’est cela la magie du football. Ce n’est ni de l’illusionnisme ni de la prestidigitation, c’est du concret, du fair-play et du beau jeu. C’est ce qui fonde ma démarche impartiale, fraternelle et sportive. J’ai sonné le tocsin. J’ai mis le doigt sur le mal. Les thérapies multiformes proposées, ne seront efficaces que si, la manifestation du pouvoir public est forte. D’où le regard et l’extrême attention à porter sur les débats en cours.

Ce serait une erreur de croire, ou de faire croire ; que seuls les professionnels au jour le jour de notre football sont des Nostradamus. Faux ! Le monde a évolué, l’Internet et les nouvelles technologies ont brisé toutes les frontières et les barrières artificielles. De son salon on peut voir tout l’écosystème du football mondial, en connaître les ficelles et les arcanes. Il ne faut qu’on se laisse abuser par le fanatisme et son corollaire d’anachronismes passés de mode. Les temps ont changé, les choses doivent changer avec le temps. Après les tribulations de la mise en place du COCAN 2023 et l’accalmie qui prévaut actuellement, il faut éviter d’avoir des postures radicales et fanatisées dans un contexte où, seules les idées, la pertinence des arguments, la hauteur ainsi que la grandeur de vue en appréciant et en respectant l’autre pour lui-même et ses choix propres. Il n’y a que cette façon fraternelle et sportive dans l’acception originelle du terme que notre football retrouvera son lustre d’antan. Place au jeu et sus aux Cassandres. C’est un véritable SOS pour sortir notre football du bourbier. Que la sagesse habite les uns et les autres (…) Le foot se joue certes sur le gazon, mais sa fonction sociale et son impact sont incommensurables. Alors, attention donc ! …

 

 

Bamba Alex Souleymane

Journaliste professionnel

Expert Consultant en Stratégies

Commandeur de l’Ordre du Mérite Sportif Ivoirien (2010)