Côte d’Ivoire-FDFP : « Ma vérité sur l'audit de l'IGE et le PCG » (Un membre du C.G.)

« Le ‘’bon petit‘’ du PCG, Hassane Ouattara, proposé comme auditeur, a été refusé »

Côte d’Ivoire-FDFP : « Ma vérité sur l'audit de l'IGE et le PCG » (Un membre du C.G.)
Joël N'guessan, président du Conseil de gestion du FDFP. (ph : dr)

Membre du C.G, Conseil de gestion, du FDFP, Fonds de développement de la formation professionnelle, il livre sa version des faits dans l'affaire qui pourrit l’atmosphère au sein de cet ÉPN, Établissement public national. Ce membre, qui a requis l’anonymat, précise que « L’IGE (Inspection générale d’État, ndlr) parle de dysfonctionnements, et non de détournements », et croit qu’« il s’agit d’un problème de personnes ». BSC-NEWS vous propose sa version, ci-après. 

« Quand la situation a commencé, on nous a convoqués pour une réunion au FDFP. Quand on est arrivé, on a délocalisé la réunion au bureau du PCG (Président du conseil de gestion, ndlr), le 17 août 2021. Ce n’était pas une réunion formelle. Ce n’était pas non plus une réunion du conseil de gestion. Ce n’était pas dans la salle de réunion habituelle du conseil. Il y avait quelques représentants de chaque collège. La réglementation du travail ne permet pas de licencier un travailleur sans l’entendre ».

« Nous avions donc convenu de l’entendre. Le président a donné une demande d’explication au SG (Secrétaire général, ndlr) sans que nous en ayons reçu copie. Le SG a répondu. Sans nous consulter, le PCG a décidé de le suspendre de façon unilatérale, or ni lui ni le conseil n’a ce pouvoir, pour nommer son soi-disant son « bon petit ». Ce gars (Hassane Ouattara) a déjà été proposé comme auditeur, mais on l’a refusé. »

« Pour moi, c’est un problème de personnes. On ne peut pas dire certaines choses, maintenant, peut-être après. Battesti a trop aidé le PCG. Il y a longtemps que les deux se marchaient dessus pendant les réunions de conseil. Souvent le président demande des choses, Battesti dit que ce n’est pas dans ses pouvoirs parce que le FDFP est régi par des règles. Le président a ses gars au conseil qui lui font des petits rapports souvent, cela n’arrange pas les choses. Pour corriger tout cela, il faut qu’il y ait une réforme du FDFP », déclare-t-il.

« Si le président était dans ses droits pourquoi, soutient-il, il nous a demandé d’envoyer nos avis ? C’est vrai qu’en tant que président du comité de gestion, il a des droits, mais sur ce coup, il a outrepassé ses droits. Moi personnellement, je n’assume pas ça. On avait décidé de ne pas donner notre position tant qu’on n’a pas reçu la demande d’explication. Mais à ma grande surprise, certains ont donné leur position. C’est comme si les choses avaient été décidées avant. On ne se fait plus confiance entre nous ».

Pour lui, « Battesti fait trop confiance, il est trop gentil. Je crois qu’il est victime de sa gentillesse, de ses largesses. Il a aidé trop de gens. Le rapport d’audit parle de dysfonctionnement. Cela nous est imputable à nous tous. Il y a le volet financier, administratif et organisationnel. L’aspect administratif nous incombe, nous les administrateurs. C’est à nous de valider un organigramme proposé par le SG. On ne l’a pas fait. Battesti est bien élevé, il ne veut pas rentrer dans les petites considérations, il ne veut pas choquer les sensibilités. Notre président aussi est un peu trop gourmand. Vous avez appris dans les journaux, ses loyers qu’il ne payait pas ».

« Le gouvernement a reçu le rapport d’audit, assure le membre du Conseil d’administration du FDFP. Mais à aucun moment, le rapport ne parle de détournement. On parle plutôt de dysfonctionnement. Il comporte 10 recommandations et sur les 10, nulle part, il n’est mentionné que le SG a détourné de l’argent. On nous dit « corrigez ça », « corrigez ceci », « corrigez cela ». On n’a jamais dit de s’appuyer sur ce qu’on a signé pour mettre quelqu’un dehors. Ce n’est pas notre droit. Seulement 4 personnes qui ont signé, elles ne sont même pas majoritaires. Il y a les représentants de l’Etat et des employeurs qui sont-là. Il est allé un peu fort. »

« La vitesse avec laquelle les choses se sont passées, on ne peut que conclure qu’il s’agit d’un problème de personne », conclut-il.

Riche Ouattara