CI-Le chef d'une Ong au Président Ouattara : "J'ai le cœur meurtri, mon âme se déchire !"

CI-Le chef d'une Ong au Président Ouattara : "J'ai le cœur meurtri, mon âme se déchire !"
CI-Le chef d'une Ong au Président Ouattara : "J'ai le cœur meurtri, mon âme se déchire !"

LETTRE OUVERTE À M. ALASSANE OUATTARA

Au moment où j’écris ces mots, j’ai le cœur meurtri, mon âme se déchire. Mon être intérieur est torturé par ce que je vois. Tant que cela ne cesse pas, mon sang continuera de couler. La Côte d’Ivoire est devenue la risée de tous. Des Ivoiriens sont en exil. Les uns ont peur de regagner leur pays et les autres sont empêchés de le faire. Des anciennes et hautes personnalités du pays dont des Présidents, Premiers Ministres, Président de l’Assemblée Nationale etc. sont humiliées, insultées, emprisonnées et mises en résidence surveillé. Des journalistes et des artistes croupissent dans les geôles. Des Ivoiriens tuent des Ivoiriens, des Ivoiriens détruisent des biens publics et même des biens privés d’autres Ivoiriens. La Côte d’Ivoire ne mérite pas cela. Où est passé le pays de la vraie fraternité et le modèle promis à l’humanité ? Où est passé l’union entre les fils et les filles de la Côte d’Ivoire ? Quel modèle d’homme politique voulons-nous enseigner à nos enfants et petits-enfants ? Le peuple ivoirien aspire à mieux. 

Je ne vois pas là, dans ce qui se passe, un problème politique. Mais, bien au contraire un problème de personnes, des règlements de compte et des questions d’intérêt personnel. L’intérêt général intéresse peu en ce moment précis, l’homme politique ivoirien. Depuis le début, j’ai conseillé le dialogue, l’âme des forts, hélas, mes conseils n’ont point été reçus. J'aurais souhaité que l’élection présidentielle passée fût reportée dans cette situation de mésentente et de déchirement. J’aurais aussi voulu que le Conseil National de Transition ne vît pas le jour. Mais le bras de fer de la politique politicienne a accouché par césarienne d’une élection contestée qui a provoqué la naissance d’un Conseil National de Transition comme contrepouvoir. M. Alassane Ouattara, votre responsabilité est grande parce que vous avez tous les leviers de l’Etat pour construire les murs sans faille du dialogue de la vraie paix. Devant vous se trouvent le bien et le mal. Prenez votre responsabilité ! Dialoguez ou nous périssons. Je sais compter sur votre sagesse. 

Je ne suis ni prophète ni oracle, je ne suis ni devin ni magicien, mais dans le peuple et par expérience, cette crise sociopolitique va se poursuivre et gagnera du terrain. Je crains même que cela débouche sur une crise interethnique (...). Mes principes refusent l’avènement d’une telle réalité qui pourrait être ostensible et éclatante à nos sens par nos souhaits et nos actions. Cette réalité n’est pas la mienne et ne peut me servir de critérium. D’ailleurs, la fugacité de la vie qui de surcroît dépérit chaque jour doit interpeller chacun sur son appétit politique gourmand, car demain, il mourra loin de ce monde et de ses biens acquis à prix de sang humain innocent. Ce sang, parbleu crie toujours de la terre vers le Créateur de toute chose. Alors attention ! Et nos actes iniques, prompts à nous juger effaceront de la positivité et dans l'esprit de la postérité nos traces hideuses et odieuses.

Ouvrez par voie de conséquence, les chantiers ô combien importants du dialogue. Ce dialogue tant voulu par le corps social doit commencer par le retour de tous les exilés et la libération de tous les prisonniers politiques. Le plus important, ce n’est pas la victoire d’un camp sur l'autre, mais la victoire du bien sur le mal, la victoire de la Paix sur la non Paix. Asseyons-nous et discutons ! Et dans ce rendez-vous du donner et du recevoir, chaque partie pourra concéder ce qu’elle a de plus cher, c’est-à-dire le pouvoir ou une partie de son pouvoir. J'attends de vous que vous joigniez l'acte à la parole et PLANÈTE PAIX, mon organisation, entend participer à ce dialogue national de Paix et de réconciliation et où l’orgueil de chaque partie sera pendu haut et court.

Asseyons-nous et discutons ! C’est un impératif catégorique.

Fait à Abidjan, le 09 novembre 2020

S. Em. Achille COMOE, Président

Central de PLANETE PAIX