Côte d’Ivoire (Commerce et Consumérisme) : la Fac-ci dit « NON » à la grève de la Fenacci !

« C’est un boycott des droits et intérêts des consommateurs de Côte d'Ivoire »

Côte d’Ivoire (Commerce et Consumérisme) : la Fac-ci dit « NON » à la grève de la Fenacci !
Yves Aka, président Fédération nationale des associations de consommateurs de Côte d'Ivoire. (ph : dr)

BSC-NEWS vous propose la déclaration de la Fac-ci, Fédération nationale des associations de consommateurs de Côte d'Ivoire, à la suite de la grève des commerçants.

 

Le mercredi 24 août 2022, la Fenacci et les organisations professionnelles de commerçants affiliées ont organisé une Age (Assemblée générale élective, ndlr) à Adjamé à l'initiative de la Fenacci de laquelle un livre blanc sera remis au président de la République de Côte d'Ivoire, et après le 9 Septembre date butoir de la remise dudit livre blanc, la Fenacci s’est réservée le droit syndical de la fermeture de tous les espaces marchands de Côte d'Ivoire.

Pour l’exécution de son mot d'ordre de grève, la Fenacci et les autres organisations professionnelles ont ouvert les hostilités dans la région du Haut-Sassandra au grand dam de notre section Fac-ci Daloa, qui fit le constat le 12 septembre 2022 avant de rencontrer la section Fenacci de Daloa et la direction régionale de Commerce de Daloa pour en savoir plus sur les motifs de la grève.

Des rencontres que la Fac-ci a eues par le truchement de sa section de Daloa, il est ressorti que les points majeurs motivant la grève concernent :

1- Les contrôles intempestifs et inopportuns des agents du ministère du Commerce sur les produits dont les prix sont plafonnés ;

2- Le plafonnement de prix s'est négocié entre les producteurs et le ministère du Commerce et de l'industrie à l'exclusion des commerçants revendeurs ;

3- Le contrôle donnant l'allure d'un racket des agents de contrôle vis à vis des commerçants.

Ainsi donc, la Fenacci s'oppose aux contrôles sur les produits plafonnés et déclare la fermeture des commerces sur toute l'étendue du territoire si cette activité de l'administration en charge des contrôles continue de s’exécuter à l'égard de ses membres et affiliés.

Face à cette décision de la Fenacci et ses organisations professionnelles de commerçants affiliées, la Fac-ci voudrait faire les observations suivantes avant de la condamner vigoureusement :

1- Le plafonnement de prix par le ministère en charge du Commerce ne date ni de l'année 2022, ni du 2ème trimestre de l'année 2022.

Donc, la Fac-ci trouve inopportune cette grève au motif de la mise en œuvre du plafonnement avec sa démarche et ses modalités d'applications.

 2- Le contrôle est prescrit par la loi 91-999 du 27 décembre 1991 relative à la concurrence modifiée par l'ordonnance 2013-662 du 20 septembre 2013 relative à la concurrence en ses termes :

Articles 3 : « ... Le gouvernement peut arrêter, par décret ... les mesures visant à empêcher les hausses excessives de prix découlant d'une situation de fonctionnement manifestement anormale du marché d'un bien ou d'un service.

Le non-respect des dispositions du présent article constitue une infraction qualifiée de prix illicite"

Article 4 : « Les infractions aux dispositions des textes pris en applications de l'article 3 sont punies d'une amende de 100.000 à 50.000.000 Fcfa ».

Aussi l'article 30 de l'ordonnance, précise-t-il les agents habilités à faire les enquêtes et contrôles.

3- Il serait égoïste pour les syndicats de s'opposer aux contrôles qui sont la manifestation de la protection des droits et intérêts des consommateurs tandis que les mêmes commerçants acceptent les subventions de l'Etat sans oublier que les nombreuses faveurs à eux accordées par l'Etat à l'occasion des crises notamment énergétiques, de covid-19 etc.

Cela dit, la Fac-ci s'insurge et condamne d'abord cette grève des commerçants qui n'a d'autres conséquences fâcheuses que d'empiéter encore sur les droits et intérêts des consommateurs de Côte d'Ivoire qui n'ont que trop souffert.

La Fac-ci demande ensuite aux syndicats de commerçants de privilégier la voix du dialogue dans les cadres institutionnels prévus par les dispositions règlementaires en vigueur.

Enfin, la Fac-ci se réserve, à son tour, le droit de protester par tous moyens contre une éventuelle suspension des contrôles des prix plafonnés et prévient une atmosphère de chienlit en conséquence d'une telle suspension, car suspendre les contrôles de prix plafonnés, c’est prévoir, la suspension des contrôles des autres services notamment ceux des mairies.

 

                                            Fait à Abidjan, le 21 Septembre 2022

                                                                    Président de la Fac-ci,

                                                                           Yves Aka